Législatives : Macron et la stratégie de la guerre éclair

Emmanuel Macron doit s'exprimer lors d'une conférence de presse le 12 juin 2024 et justifier son choix de dissoudre l'Assemblée.  - Credit:LUDOVIC MARIN-POOL/SIPA
Emmanuel Macron doit s'exprimer lors d'une conférence de presse le 12 juin 2024 et justifier son choix de dissoudre l'Assemblée. - Credit:LUDOVIC MARIN-POOL/SIPA

Le président a beau collectionner les retards lors des déplacements officiels, il veut rester le « maître des horloges » de l'agenda politique. Dans l'entre-deux-tours de la présidentielle de 2017, il lançait aux journalistes, bravache : « Il faudra vous y habituer, j'ai toujours fait ainsi ! » En annonçant la dissolution de l'Assemblée nationale et la convocation de législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet prochains, Emmanuel Macron renoue avec sa vision du temps en politique. « La France a besoin d'une majorité claire pour agir dans la sérénité et la concorde. Être Français est toujours se hisser à la hauteur des temps quand il l'exige, connaître le prix du vote et le goût de la liberté, agir quelles que soient les circonstances en responsabilité. C'est, au fond, choisir d'écrire l'histoire plutôt que de la subir », a-t-il fait valoir à la fin de son allocution télévisée.

Les partis n'ont que trois semaines pour mener campagne. De quoi susciter l'inquiétude chez les députés sortants, même si ce délai respecte la Constitution. « Macron, c'est l'ingénieur du chaos ! se lamente un député de l'opposition. Il décide de tout seul, claquemuré à l'Élysée. Avoir aussi peu de temps, ce n'est pas respectueux de la démocratie. Le pays n'a jamais été aussi fracturé. »

Une campagne éclair et des interrogations

Pourquoi ce laps de temps aussi serré pour convoquer de nouvelles élections ? Étirer le délai au maximum (40 jours, selon l'article 12 de la Constitution [...] Lire la suite