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Législatives: Faure répond aux éléphants PS hostiles à LFI

"Qui sont ces gens?" Faure règle ses comptes avec les éléphants PS qui veulent faire capoter l'accord avec LFI (Photo: via Associated Press)

POLITIQUE - C’est un réquisitoire en règle... du bilan de François Hollande. Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a répondu vertement dimanche 1er mai aux socialistes “canal historique” qui dénoncent les discussions avec les Insoumis en marge des élections législatives, parmi eux: Jean-Christophe Cambadélis ou Stéphane Le Foll. Le patron du PS les accuse, en substance, d’être à l’origine de la détestation dont souffre son camp.

“Qui sont ces gens qui ont été aux commandes du Parti socialiste à un moment où il était au plus haut...”, a répliqué le député de Seine-et-Marne, sur franceinfo, avant de se lancer dans un premier inventaire: “En 2012, le PS détenait, seul, à la fois l’Assemblée, le Sénat, une majorité de départements, 12 régions sur 13. Et que se passe-t-il à la fin du quinquennat? (...) On a une bérézina”.

Règlements de comptes

Olivier Faure estime que “ces gens-là”, qui l’accusent de mener le parti à la perte en nouant un accord avec la formation de Jean-Luc Mélenchon, devraient “se poser quelques questions, a minima”. Et il n’hésite pas, d’ailleurs, à le faire pour eux.

“Ce que les gens me reprochent, c’est ce que tous les autres ont pu faire avant”, explique-t-il, en parlant des Français qui lui disent “plus jamais PS”. Soit ce qu’il s’est passé pendant le quinquennat de François Hollande, selon Olivier Faure, qui a énuméré des exemples fâcheux selon lui.

Le CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi à destination des entreprises)? “Je voulais des contreparties (...), on n’a pas voulu m’écouter”, se souvient le patron actuel des roses, alors qu’il est député depuis 2012. “Sur la déchéance de nationalité? J’ai dit ‘ce n’est pas possible, faisons une peine qui frappe de la même façon tous les Français’, on m’a dit ‘ce n’est pas possible’. Voilà, ce fut le fiasco”, déballe encore Olivier Faure, avant de s’attaquer à la loi El Khomri ou à l’emploi du 49.3. Et de souffler: “que voulez-vous que je vous dise...”

Enfin, selon lui, le Parti socialiste “paie” toujours le comportement et le manque de clarté de certaines de ses anciennes figures. “Les gens, quand ils voient Manuel Valls à la télévision, ils disent ‘c’est ça le PS’ et ils pensent que le PS ce sont des gens qui sont juste en attente de trahir quelqu’un”.

Une réplique assassine à laquelle le principal intéressé a répondu sur Twitter après l’émission avec Olivier Faure, en fustigeant la “vieille rengaine des partis qui disparaissent et des dirigeants qui abandonnent les valeurs, l’honneur, le courage.” Rien de moins.

Le Foll et Cambadélis montent au créneau

Autre cible de ces piques de l’actuel premier secrétaire du PS: Jean-Christophe Cambadélis, le prédécesseur d’Olivier Faure à la tête des socialistes ou Stéphane Le Foll, le maire du Mans. Ce dernier accuse l’actuelle direction de “brader l’histoire” du PS pour “20 circonscriptions quand l’ancien premier secrétaire, qui a déjà plaidé “l’auto-dissolution” de son parti, appelle ce dimanche d’autres ténors à faire capoter l’accord PS - LFI.

“Il serait temps de se coordonner pour résister et se refondre. Parlons-nous, les Amis!”, a-t-il lancé dans une “lettre ouverte à François Hollande, Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault, Anne Hidalgo, Hélène Geoffroy, Stéphane Le Foll, Martine Aubry, Patrick Kanner, Rachid Temal, Valérie Rabault, Patrick Mennucci, Philippe Doucet et à tous les Socialistes”.

“C’est une question stratégique qui est en cause. Il y a rarement eu dans l’histoire du Parti socialiste de congrès stratégique. Là si une identité propre renouvelée ou une intégration dans un bloc mélenchonisé”, souligne-t-il, en dénonçant “le chemin choisi par l’actuelle direction du Parti socialiste” qui fait que “le premier des battus (Jean-Luc Mélenchon, NDLR) devrait être le premier de cordée”.

Un règlement de comptes en public qui ne semble pas être de nature à faire vaciller Olivier Faure. Le député de Seine-et-Marne a ensuite évoqué, lors de la manifestation du 1er-mai dans l’après-midi à Paris, la naissance d’un “immense espoir” à gauche avec cette coalition en vue des Insoumis, du PCF, du PS, d’EELV et des Insoumis. Outre les banderilles adressées à son propre camp, il a aussi profité de son passage sur franceinfo pour dresser la liste de ses conditions avant d’entériner cet accord. Par exemple, que le terme de “désobéissance” aux règles européennes “ne soit pas inscrit dans la plateforme commune”.

À voir également sur Le HuffPost: Mélenchon se voyait déjà gagner les législatives en 2017

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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