Législatives 2024 : la gauche en tête, le RN en recul, “un miracle politique”
Selon les premières estimations à 20 heures, la surprise est énorme au soir du second tour des élections législatives en France : le Nouveau Front populaire est en tête, avec 172 à 192 sièges, devant Ensemble-Renaissance (150-170 sièges) et le Rassemblement national (132 à 152 sièges). Avec une participation qui était en hausse par rapport au dimanche 30 juin, à 67,10 % à 20 heures.
À l’étranger, les réactions sont unanimes. Si les estimations se confirment, s’exclame le correspondant de la Süddeutsche Zeitung allemande sur X, “la France vient d’assister à un miracle politique”. Celle du site The Local parle d’une “énorme surprise”, et La Vanguardia de “retournement inattendu”. “La France a dit non à l’extrême droite”, constate à Madrid El País. Et à Berlin, on parle de “coup de théâtre dans les élections françaises”. Ce sont les mots du confrère du Spiegel. Le journaliste poursuit cependant : “Macron et la gauche doivent apprendre ce que la [France] ne sait pas et n’aime pas faire : construire des coalitions et surmonter les clivages.”
Ce sujet – gouverner en présence de plusieurs grands partis à l’Assemblée – était un sujet depuis quelques jours. Les trois blocs qui sortent du second tour, sans majorité absolue, dessinent une nouvelle carte de l’Assemblée nationale. Et annoncent peut-être une France ingouvernable.
C’est le scénario qu’a exploré Le Soir, en Belgique, qui se demandait ce qui se passerait si l’on voyait émerger trois blocs. Il faudrait alors trouver “le profil idoine pour piloter ce gouvernement qui ne pourrait pas faire grand-chose. Qui serait le ‘Mario Draghi français’ ? se demandait le quotidien belge. Un Laurent Berger, un Jean Castex, un Bernard Cazeneuve ? Il faudrait trouver le mouton à cinq pattes. Ce n’est pas gagné. Dans cette hypothèse, la pression sera forte, surtout du côté du RN et de La France insoumise, pour pousser le président de la République à la démission.” Mais même ce scénario ne débloquerait pas la situation. “Si Emmanuel Macron démissionnait, il faudrait un délai d’un an avant de pouvoir dissoudre à nouveau l’Assemblée. On serait dans une situation figée.”
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