L'échec du vol commercial de la fusée Vega-C dû à une pièce ukrainienne, selon une enquête
Une pièce en composite de carbone fabriquée par la société ukrainienne Youjnoye, n'a pas supporté l'énorme pression et les températures élevées.
L'échec du premier vol commercial de la fusée européenne Vega-C en décembre dernier est dû à la détérioration d'une pièce ukrainienne dans son moteur Zefiro 40, selon les conclusions d'une commission d'enquête présentées le 3 mars à la presse par l'Agence spatiale européenne (ESA).
Baisse continue de pression
Le vol du 21 décembre s'est déroulé sans encombre jusque peu après l'allumage du moteur, Zefiro 40, du deuxième étage de la fusée, a expliqué Pierre-Yves Tissier, un responsable d'Arianespace et coprésident de la commission d'enquête. Le moteur, censé fonctionner à pression constante, a enregistré une baisse continue de cette pression dans sa tuyère jusqu'au point où, trois minutes et 27 secondes après le décollage, "l'accélération du lanceur est devenue quasi nulle", a dit M. Tissier.
L'ordre de destruction du lanceur, construit par l'Italien Avio, a alors été donné alors que Vega-C se trouvait au dessus de l'océan Atlantique, entraînant la perte de deux satellites d'observation de la Terre d'Airbus, Pléiades Neo 5 et 6.
Une pièce fabriquée par la société ukrainienne Youjnoye
La commission d'enquête diligentée par l'ESA, autorité de développement du lancement, et Arianespace, son opérateur, a conclu que la perte de pression était due à la détérioration du col de tuyère, qui dirige et régule les gaz de combustion vers cette dernière.
Ce col de tuyère, une pièce en composite de carbone fabriquée par l'Ukrainien Youjnoye, n'a pas supporté l'énorme pression et des températures atteignant 3.000 degrés. M. Tissier a évoqué une "érosion thermo-mécanique inattendue" de cette pièce, résultant d'un manque d'homogénéité de sa matière.
La commission d'enquête n'a pas remis en cause la conception et le développement du lanceur. Mais a recommandé une série de mesures pour garantir la fiabilité future de Vega-C.
"Sortir plus fort de cette crise"
Le chef de l'ESA, Josef Aschbacher, a admis des "manquements dans le système", tout en faisant état d'un "plan d'action très clair"[...]
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