Le Qatar amende une loi de lutte antiterroriste

L'émir du Qatar (photo) a amendé une loi antiterroriste du pays dans un décret publié jeudi, une mesure qui semble destinée à contrer les accusations de soutien au terrorisme portées par quatre pays arabes. /Photo d'archives/REUTERS/Carl Court

DOHA (Reuters) - L'émir du Qatar a amendé par décret une loi antiterroriste, a annoncé l'agence officielle QNA, une mesure qui semble destinée à contrer les accusations de soutien au terrorisme portées par quatre pays arabes. La semaine dernière, Doha a signé avec les Etats-Unis un accord visant à empêcher le financement du terrorisme. L'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis (EAU) et l'Egypte ont imposé le mois dernier des sanctions au Qatar qu'ils accusent de financer les groupes extrémistes ainsi que de complaisance envers l'Iran. Selon QNA, qui cite un décret publié jeudi par l'émir du Qatar Tamim ben Hamad al Thani amendant une loi antiterroriste de 2004, ces amendements fixent des règles de définition du terrorisme et des actes terroristes, et encadrent la lutte contre son financement. Le décret crée en outre deux listes nationales de personnes suspectées d'être liées au terrorisme. Le détail de l'accord conclu la semaine dernière avec les Etats-Unis dans le cadre d'une visite du chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson n'a pas été dévoilé. Mais selon des sources proches du dossier, il prévoit la présence de deux responsables du département de la Justice américain au côté du procureur d'Etat qatari. "Ils travailleront main dans la main avec le Qatar pour inculper les individus accusés de financer les terroristes", a précisé un responsable, sous le couvert de l'anonymat. L'accord prévoit en outre de restreindre la mobilité des personnes suspectées de liens terroristes, des mesures de surveillance et de gel de leurs actifs. Les Emirats arabes unis saluent cette décision "comme une initiative positive pour s'attaquer sérieusement" à la question du terrorisme, a déclaré Anwar Gargash, le ministre émirati des Affaires étrangères, sur Twitter. "La pression liée à cette crise commence à porter ses fruits et l'attitude la plus sage serait de modifier l'ensemble de sa politique", a ajouté le ministre. Le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, a lui aussi fait part de sa satisfaction et a appelé les alliés de l'Arabie saoudite à lever "le blocus terrestre" imposé au Qatar. "J'espère que les quatre pays vont envisager de faire un geste de bonne volonté en levant le blocus terrestre qui, je pense, a les effets les plus négatifs sur la population qatarie", a ajouté le chef de la diplomatie américaine avant une rencontre avec son homologue d'Oman, Youssouf bin Alaoui bin Abdoullah, au département d'Etat. (Sami Aboudi, Tom Finn et Sylvia Westall; Julie Carriat et Pierre Sérisier pour le service français)