Législatives au Sénégal: l’appel du Premier ministre à venger ses militants agressés fait polémique

[Image d'illustration] Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko s'exprimant lors d'une conférence de presse pour présenter le plan d'action économique du gouvernement, à Dakar, le 26 septembre 2024.

Au Sénégal, à cinq jours de la tenue de législatives anticipées le 17 novembre 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko fait polémique après la tenue de propos d’une rare virulence, ravivant le spectre de nouvelles violences. Sur Facebook, le chef du gouvernement et chef du Pastef appelle en effet ses militants à se « venger » après des agressions, menées, selon lui, contre ses supporters par des opposants en campagne.

Avec notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff

Ousmane Sonko va même plus loin : il demande à ce que le maire de Dakar, à la tête de la coalition Sam sa kaddu, soit interdit de faire campagne. Car, selon le Premier ministre-candidat à ces législatives, cette coalition de l’opposition s’est rendue responsable, dans plusieurs villes du Sénégal, d’agressions de militants des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef) : il appelle donc ses partisans à répondre aux attaques et parle « de droit légitime à la riposte ».

Une déclaration qui fait bondir l’opposition, qui dénonce cet appel public et dangereux à la violence. Mais dans les rangs de la société civile et du parti au pouvoir aussi, on appelle le Premier ministre à revenir à la raison. Guy Marius Sagna, par exemple candidat aux législatives pour le Pastef, dans un post sur X, parle d’« agressions extrêmement grave » mais récuse « la vengeance » et appelle le ministère de l’Intérieur à faire respecter l’ordre public.


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