Les Kurdes retranchés en Irak se préparent à une intervention de l'Iran
Téhéran donne jusqu’au 19 septembre à l’Irak pour déplacer et désarmer les groupes kurdes d’Iran retranchés en Irak. Après cette date, l’armée iranienne menace d’intervenir elle-même. Accusés d’alimenter la protestation depuis la mort de Mahsa Amini, ces groupes ont déjà été bombardés au Kurdistan irakien.
De notre correspondant au Kurdistan irakien,
Fin août, l’Iran et l’Irak fédéral ont signé un accord pour le désarmement des groupes d’opposition kurde iranien au Kurdistan irakien. Ces derniers jours, responsables kurdes irakiens et irakiens fédéraux ont réaffirmé leur volonté de respecter cet accord lors de rencontres à Téhéran avec des responsables iraniens. Un accord avec une date butoir : le 19 septembre. Au-delà, l’armée iranienne menace d’opérations directement sur le sol kurde irakien. Assassinats ciblés ou bombardements sur les camps des partis concernés.
Hassan Rahmanpana est l’un des leaders du parti communiste kurde iranien, le Komala. Il refuse d’abandonner son arme : « Nous sommes armés pour nous défendre ! Nous n’avons pas d’armes pour attaquer l’Iran, ni maintenant, ni dans le futur ! Dans la région, tout le monde a des armes, tous les peuples sont armés ! Parmi tous ceux-là, pourquoi ce serait nous qui devrions être désarmés ? En plus, on a l’Iran en face de nous ! Heureusement qu’on est armé. » Il se tient donc prêt à essuyer des attaques iraniennes : « Nous nous sommes bien préparés. Chacun des nôtres a revu ses itinéraires quotidiens. Nous avons fait des modifications sur nos maisons. On a changé beaucoup de choses et on se prépare encore. »