Le Kremlin dit redouter que Kiev ne relance le conflit dans l'est de l'Ukraine

LE KREMLIN DIT REDOUTER QUE KIEV NE RELANCE LE CONFLIT DANS L'EST DE L'UKRAINE

MOSCOU (Reuters) - Le Kremlin s'est dit mercredi préoccupé par la montée des tensions dans l'est de l'Ukraine, théâtre de violents combats depuis quelques mois, qui font craindre à Moscou que les forces gouvernementales ukrainiennes ne tentent une manoeuvre pour relancer un conflit avec les séparatistes pro-russes.

Mardi, le commandant des forces armées ukrainiennes, Rouslan Khomtchak, a accusé la Russie de vouloir renforcer sa présence militaire près de leur frontière commune et a déclaré que les séparatistes pro-Moscou violaient systématiquement le cessez-le-feu conclu à l'été 2020 dans l'est de l'Ukraine.

Les deux camps se rejettent la responsabilité des récentes violences dans la région. Quelque 14.000 personnes ont perdu la vie selon Kiev dans ce conflit qui a commencé en 2014.

"Nous exprimons notre inquiétude face aux tensions croissantes et au fait que, sous une forme ou une autre, la partie ukrainienne puisse prendre des mesures conduisant à la guerre. Nous ne voulons vraiment pas voir cela", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

"Je veux dire une guerre civile, qui a déjà eu lieu", a-t-il ajouté pour clarifier ses propos après une question d'un journaliste lors d'une conférence téléphonique.

Le président russe, Vladimir Poutine, a accusé mardi l'Ukraine d'avoir provoqué une confrontation armée avec les séparatistes et de ne pas avoir respecté les accords de cessez-le-feu.

S'exprimant lors d'une vidéoconférence avec le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, Vladimir Poutine a par ailleurs exhorté Kiev à engager un dialogue direct avec les forces séparatistes locales, a indiqué le Kremlin.

La France et l'Allemagne sont impliquées dans la recherche d'une issue diplomatique au conflit en Ukraine, dans le cadre de négociations dites en "format Normandie" qui rassemblent Paris, Berlin, Moscou et Kiev.

(Tom Balmforth et Dmitry Antonov; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse)