Le Kremlin dénonce une "attaque terroriste" de "saboteurs" ukrainiens en Russie, Kiev dément

La Russie accuse l'Ukraine d'une
La Russie accuse l'Ukraine d'une

Le Kremlin a dénoncé ce jeudi une "attaque terroriste" alors que les autorités russes ont affirmé combattre un groupe de "saboteurs" ukrainiens infiltrés dans la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine. Une affirmation démentie par Kiev.

"Nous parlons d'une attaque terroriste. Des mesures sont prises pour détruire les terroristes", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

De son côté, la présidence ukrainienne a qualifié ces informations de "provocation délibérée" de Moscou.

Des "saboteurs" ukrainiens infiltrés en Russie

Les services de sécurité russes (FSB) et les autorités locales de Briansk ont annoncé que des opérations étaient en cours ce jeudi pour "éliminer" un groupe de "saboteurs" ukrainiens infiltré dans cette région, située à environ 400 kilomètres au sud-ouest de Moscou.

"Le FSB et les forces auxiliaires du ministère russe de la Défense prennent des mesures pour détruire les nationalistes ukrainiens armés qui ont violé la frontière de l'État dans le district de Klimovsk de la région de Briansk", ont indiqué les services de sécurité, cités par les agences de presse russes.

Le gouverneur régional, Alexandre Bogomaz, a évoqué sur Telegram "un groupe de reconnaissance et de sabotage (qui) s'est infiltré dans le village de Lioubetchané depuis l'Ukraine".

"Les forces armées russes prennent toutes les mesures nécessaires pour éliminer ce groupe", a-t-il ajouté.

Selon lui, "les saboteurs ont ouvert le feu sur un véhicule en mouvement", à la suite de quoi "un habitant a été tué et un enfant de dix ans blessé" et hospitalisé.

Attaque de drône et bombardement

Selon les agences de presse russes Ria Novosti, Tass et Interfax, qui citent des témoins et des sources au sein des services de sécurité et de secours, le groupe ukrainien aurait pris plusieurs personnes en otage.

Alexandre Bogomaz a aussi rapporté une attaque ukrainienne au drone sur le village de Souchany dans la même région, qui a provoqué l'incendie d'une maison, ainsi que des tirs de mortier ayant endommagé deux maisons dans la localité de Lomakovka, également dans la région de Briansk.

Roman Starovoït, le gouverneur d'une autre région russe frontalière, celle de Koursk, a rapporté un bombardement ukrainien sur le village de Tetkino, qui a fait un mort et un blessé. Ce bombardement a endommagé trois maisons et provoqué une coupure de courant dans ce village, a-t-il dit.

Une "provocation délibérée" selon Kiev

De son côté, la présidence ukrainienne a qualifié ces informations de "provocation délibérée" de Moscou, qui vise, selon elle, à justifier l'offensive militaire que mène Moscou en Ukraine depuis plus d'un an.

"L'histoire sur le groupe de sabotage ukrainien en Russie est une provocation délibérée classique. La Russie veut effrayer sa population pour justifier" son offensive contre l'Ukraine, a déclaré sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne.

Les régions russes frontalières de l'Ukraine ont été visées à de multiples reprises par des bombardements depuis le début du conflit, mais il est très rare que les autorités russes évoquent un groupe de sabotage.

Des volontaires russes en cause?

Dans deux vidéos publiées sur les réseaux sociaux, quatre hommes en treillis se présentant comme des membres d'un groupe de "volontaires russes" au sein de l'armée ukrainienne revendiquent une infiltration dans la région de Briansk. Il s'agit des Russes opposés à la guerre et surtout opposés à Vladimir Poutine

Dans ces vidéos virales, dont l'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité, les hommes nient avoir pris des otages ou tué des civils, et critiquent Moscou.

"Le Corps des volontaires russes est venu dans la région de Briansk pour montrer aux compatriotes qu'il y a de l'espoir, que le peuple russe libre, les armes à la main, peut combattre le régime", dit l'un des deux hommes.

Poutine veut "écraser" les "néonazis" et "terroristes"

Selon le porte-parole du Kremlin, le président russe Vladimir Poutine a annulé un déplacement prévu dans le Caucase russe et reçoit "constamment des rapports" sur l'évolution de la situation.

Vladimir Poutine a dénoncé ce jeudi une attaque "terroriste". Dans une allocution retransmise à la télévision, il a dénoncé une attaque commise par des "néonazis" et des "terroristes" ayant "ouvert le feu sur des civils".

"Nous les écraserons", a-t-il lancé.

En début de soirée, les services de sécurité (FSB) ont affirmé que la situation était "sous contrôle". Selon eux, un "grand nombre d'explosifs" ont été découverts et des opérations de déminage étaient en cours.

Article original publié sur BFMTV.com