Le Kosovo, un autre enfer pour les Roms

Dans un camp de déplacés roms au nord de Mitrovica, installé sur un terrain contaminé au plomb, le 12 décembre 2012.

Plutôt que d'être expulsés de France, les Roms kosovars devraient bénéficier d'une protection internationale.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : il y avait 100 000 Roms au Kosovo avant l’intervention de l’Otan en 1999. Ils ne sont plus aujourd’hui que 30 000. Chômage et discrimination sont leur lot quotidien. S’il est vrai que le chômage est un fléau qu’ils partagent avec la population majoritairement albanaise du Kosovo (45% en 2011), ce taux passe à 97% quand il s’agit de la seule population rom.

Peuple sans Etat, et minorité honnie, les Roms sont divisés en trois communautés : les Ashkalis et les Gypsies (ou «Egyptiens», suivant une théorie qui leur donne une origine égyptienne), islamisés pendant l'empire ottoman et albanophones, et les Tsiganes, musulmans ou chrétiens orthodoxes et serbophones. Tous sont les grands perdants de l’indépendance de cette ancienne province serbe, proclamée en 2008 et reconnue par 21 des 28 Etats membres de l’Union européenne. De retour au Kosovo avec les troupes de l’Otan en juin 1999, les Kosovars albanais chassés par l’armée de Slobodan Milosevic en mars 1999 se sont montrés impitoyables avec les minorités. Plus encore qu’avec les Serbes qu’ils ont repoussés au nord de la région.

A Pristina, la capitale, au centre, à Mitrovica, au nord et dans d’autres villes et bourgades, les quartiers tsiganes ont brûlé pendant des jours sous l’œil indifférent des soldats occidentaux. On les a accusés de collaboration avec l’ancien régime parce que beaucoup d’entre eux avaient été employés comme fossoyeurs pour enterrer les victimes d’exactions ou tout simplement du conflit. Un peu comme si on faisait des conducteurs de trains de la mort les principaux coupables de la Shoah. Derrière ce discours sur la prétendue culpabilité des Roms, on trouve aussi une intolérance raciale et un monde de préjugés dont personne ne veut parler.

Une bonne partie des Roms s’est alors réfugiée en Serbie ou au Monténégro, ainsi qu’en Europe occidentale, (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Trente millions d'esclaves dans le monde
Etats-Unis : après la sortie du «shutdown», comment éviter une rechute ?
Regardez l'actualité
La spéculation immobilière endeuille la Colombie
Priebke, ou l'encombrant cadavre d'un criminel nazi