Koba LaD déjà condamné à de la prison ferme, il demande sa remise en liberté pour une autre affaire malgré un rapport qui l'accable
En septembre 2024 à Créteil (Seine-et-Marne), Koba LaD a été impliqué dans un terrible accident de voiture qui a entraîné la mort de l'un des passagers, son ami William. Mis en examen et incarcéré après cet incident, l’artiste espère une remise en liberté. Deux points sont principalement ciblés par la défense du rappeur concernant l'enquête.
L'artiste Koba LaD est impliqué dans une affaire sordide puisqu'il a été condamné, lundi 13 janvier, par le tribunal judiciaire de Melun à 15 mois de prison ferme pour violences avec incapacité totale de travail (ITT) de plus de 8 jours contre son manager. Les faits remontaient à 2022, lorsque le rappeur et trois proches étaient accusés d’avoir organisé une expédition vengeresse contre "Deuspi", le premier producteur du rappeur, auquel Koba LaD reprochait de lui avoir volé de l'argent. Nos confrères du Parisien rapportent que la victime a été frappée "notamment à coups de couteau, par six ou sept agresseurs, selon les parties civiles. Ils auraient quitté les lieux en pillant l’appartement". Le rappeur fait aussi parler de lui pour une autre affaire. Placé en détention provisoire depuis le 10 septembre dernier, on apprenait l’implication de Koba LaD dans un accident de la route mortel qui a coûté la vie à un de ses amis qui était passager à l’avant du véhicule que l'artiste conduisait. Une troisième personne, son assistante, était à l’arrière et s’en est sortie presque indemne. L’enquête est toujours en cours, et le lundi 13 janvier Le Parisien dévoilait les détails du rapport technique rendu sur l’accident, qui accable l’artiste et compagnon de Wejdene. Selon lui, la cause de l’accident est bien le "facteur humain" et non un éventuel défaut du véhicule, a tranché l’accidentologue sollicité par le juge d’instruction. En cause : "la vitesse excessive du conducteur qui était de plus sous l’emprise de stupéfiants".
Selon les informations de Paris Match, ce mardi 21 janvier, l’audience de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris qui aura lieu demain "risque d'être agitée", car les avocats du rappeur "vont soumettre une demande de mise en liberté pour leur client devant les juges". Les conseils de l'artiste de 24 ans, qui va être extrait de sa cellule de la prison de Fleury-Mérogis afin d'assister à l'audience, "contestent un certain nombre d’éléments recueillis au cours de l’enquête". Deux points sont principalement ciblés par la défense de Koba LaD. Le premier étant la vitesse excessive du véhicule. Selon les calculs des enquêteurs, l’Audi RS4 conduite par le rappeur au moment de l'accident, sur l’autoroute A86, à hauteur de Créteil (Val-de-Marne), roulait à 173 km/h juste avant la bretelle de sortie dans laquelle il se serait engagé pour éviter un autre automobiliste, venu soudainement se rabattre juste devant son véhicule (il a fini sa course en percutant l’arrière d’un poids lourd stationné sur une voie de circulation à hauteur d’une station-service).
Un calcul "fantaisiste", selon Me Stéphane Cherqui et Me Arthur Vercken, les avocats de Koba LaD. Car d'après eux, ce calcul a été réalisé sur la base de "l’heure affichée par un radar" ayant flashé la RS4 à 105 km/h – sur une portion limitée à 90 km/h – à trois kilomètres en amont des lieux de l’accident. Ils dénoncent également l’évocation, par les enquêteurs, de traces de freinage sur "une distance de 67 m " avant la collision. Des "traces" symbolisées par "un simple rectangle sur un croquis réalisé à la main par un policier", selon une source proche de l’enquête. "Pas un cliché photographique n’a été pris sur la chaussée pour attester de cet élément", explique Paris Match. Mais l'autre point qui est fermement contesté par la défense de l'interprète de Marie, ce sont les traces de cannabis retrouvées dans son organisme, aboutissant à la conclusion d’une consommation récente de stupéfiants. "Des manquements aux règles prévues pour effectuer de tels prélèvements et pour leur exploitation auraient été relevés" par les avocats.
Par exemple, "l’identité du médecin du SAMU ayant procédé à ces prélèvements est inconnue, et ces derniers n’auraient pas été effectués en présence d’un officier de police judiciaire (OPJ) ou d’un agent de police judiciaire (APJ)". Sans oublier que Koba LaD a toujours affirmé avoir arrêté de se droguer au cours de la nuit "du 31 août au 1ᵉʳ septembre 2024". Soit neuf jours avant les faits. "Les résultats de ces expertises ont été soumis à un docteur en pharmacie, expert près de la cour d’appel de Paris. Le praticien a conclu que deux hypothèses ne pouvaient être exclues : celle d’un usage récent de résine de cannabis avant l’accident ainsi que celle d’une rémanence provenant d’un usage habituel antérieur", détaillent nos confrères.
Rappel de ce qui a été dit concernant l'accident
Le jour du drame, les trois protagonistes se retrouvent l’après-midi dans un studio d’enregistrement à Suresnes (Hauts-de-Seine). La chanteuse Wejdene était là aussi. Il était question que le couple enregistre un titre ensemble, mais le projet a été avorté car il manquait la personne qui s’occupe des textes. Le rappeur affirme qu’il n’a bu qu’une bière durant la journée et qu’il n’a pas consommé de cannabis, jurant qu’il n’a pas fumé depuis fin août. Pourtant, la première analyse effectuée a démontré que Koba LaD était sous l’emprise du cannabis lors de son accident. L’artiste accompagné de son ami William et son assistante quittent le studio vers 22h45, et là deux versions s’opposent. Selon l’interprète de Temps en temps, il roule sur la 2 x 2 voies, limitée à 90 km/h sur cette portion, à la même vitesse que les autres voitures, c’est-à-dire à 100 ou 100 km/h, avant de proposer 120 ou 130 km/h quand la policière lui fait remarquer qu’il a déclaré 130 lors de son premier témoignage. L’argument en la faveur de Koba LaD ? Il a été flashé à 111 km/h 3 km avant. Il raconte rouler ainsi sur la voie de droite quand tout à coup, une voiture "se rabat" devant lui "sans clignotant". "J’ai esquivé comme je pouvais", affirme-t-il. Il s’engage sur la bretelle d’accès où la vitesse est limitée à 40 km/h. "Je n’avais pas le choix. C’était soit la sortie, soit je tapais la voiture." Il perd le contrôle, percute la rambarde puis l’arrière gauche d’un poids lourd stationné le long de la bretelle avant de finir sa course un peu plus loin. Toute la partie gauche de sa berline allemande est broyée.
Des témoignages de l'accident qui ne concordent pas
Mais d’après l’assistante, Koba LaD roule à vive allure. À la louche, "plus de 130 km/h" révèle-t-elle au juge d’instruction, voire à plus de 200 km/h à certains moments. Et la voiture qui s’est rabattue devant eux ? "Compliqué à dire car Koba zigzaguait." Qui dit vrai alors ? La police a fait une estimation : le rappeur roulait entre 169 et 173 km/h selon la moyenne entre le radar et la vidéo surveillance de la station-service. Les avocats de l’artiste contestent "avec force des calculs policiers fantaisistes et faux". Sauf que cette moyenne pourrait bien coller avec les éléments recueillis lors de l’instruction qui relève 67 m de freinage avant la collision avec la rambarde. Mais selon la défense, "le dossier ne contient aucune constatation matérielle, ni photographie, ni témoignage, ni vidéo démontrant l’existence de ces traces de freinage sur 67 m". Cependant le témoignage du chauffeur de poids lourd pourrait faire pencher la balance. Lorsqu’il est allé voir la voiture accidentée, il affirme avoir vu la fille à l’arrière pleurant et criant "Koba, qu’est-ce que t’as fait ?" Le rappeur lui aurait alors dit "Tu diras que c’est toi qui conduisais, frère, car moi, j’ai bu, frère." Son taux d’alcoolémie était négatif mais il était bien sous l’emprise du cannabis puisque la première analyse a révélé un taux de 1,3 ng/ml de THC et un taux de THC-cooh de 16 ng/ml.
Depuis l’accident mortel, la chanteuse Wejdene qui avait apporté son soutien à Koba LaD sur les réseaux sociaux, n’a toujours pas pu être entendue par la police. Les appels et messages de la CRD autoroutière Est Île-de-France n’ont pas abouti, mais selon les informations du Parisien, elle devrait être convoquée de nouveau. Si elle n’était pas présente au moment de l’accident, elle avait passé l’après-midi avec les trois protagonistes. De plus, l’assistante a dormi chez l’interprète de Je t’aime de ouf après son hospitalisation et les deux femmes se sont rendues ensuite chez Koba. Les avocats du rappeur lui ont demandé après "ce qu’elle comptait dire". La jeune femme ajoute : "Il y avait son agent et son avocat dans l’appel en conférence. Une autre fois, j’ai eu Wejdene au téléphone et les deux avocats." Cela s’est déroulé juste avant son audition et sa garde à vue, mais elle précise que ces discussions n’ont eu aucune influence sur son témoignage.