Publicité

«Knusa», dance machine à sous

La danseuse belge Cindy Van Acker fait écho à des photos exposées à Avignon, incarnant une accro aux casinos.

Las Vegas, ses néons colorés, ses grues, ses machines à sous, la démesure monstrueusement clinquante des casinos, la façon dont il rend encore plus sales, affaissés et dérisoires les corps des pauvres qui le traversent et continuent à y rêver. Ce sujet-là, tarte à la crème si le capitalisme financier ne le renouvelait pas avec toujours plus d’inventivité, on l’imagine très bien photographié. Et elles sont puissantes, les photos actuellement accrochées sur les murs de la collection Lambert à Avignon, avec ces postures d’hommes et de femmes recroquevillés, éreintés dans les rues, qu’a su capter le Suisse Christian Lutz dans sa série Insert Coins. En revanche, on imagine moins bien ce même sujet chorégraphié. Ou alors on l’imagine mal. Pour parler du corps soumis à la rationalisation et à l’automatisation par exemple, la danse utilise toujours le popping, cette technique hip-hop capable de construire des effets de corps robotisés. Au mieux, ça donne les prouesses illusionnistes d’un Saburo Teshigawara, danseur japonais capable de fondre en trois secondes corps mécanique, numérique et organique. Au pire, ça donne des tripotées de danses illustratives et psychologisantes avec des membres robotisés et malmenés pour dire l’aliénation des chairs par les nouvelles technologies.

Cyborg. On a ainsi été happé par le corps fantomatique, presque morbide, en jogging et chaussettes noires, cheveux bruns recouvrant l’ensemble du visage, qui s’est avancé vers le groupe désordonné de visiteurs. Autour des photographies, dans la salle d’exposition, la danseuse Cindy Van Acker s’est déposée au sol tandis que la musique électronique de Mika Vainio commençait à assourdir et rythmer l’espace blanc. Durant la petite demi-heure que dure Knusa, ce sublime solo présenté par la Sélection suisse et les Hivernales d’Avignon, elle a très lentement fait réapparaître les différentes postures (...) Lire la suite sur Liberation.fr

«Les Céméa, ça m’a fait grandir d’un coup»
«TRANS», naître en scène
Alloucherie, échos et écrits de la «jungle»
Ivo van Hove : autant en emporte le temps
La pleureuse chiite, cette rock star de la mort