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Kleptopharmacophagie : du cannibalisme observé pour la première fois chez une espèce de papillons

Pour la toute première fois, une espèce de papillons a été observée en train de se nourrir de chenilles de leur propre espèce, afin de récupérer des composés chimiques dans un but de séduction : ce phénomène a été nommé “kleptopharmacophagie” par les scientifiques.

Les papillons ne seraient pas aussi inoffensifs qu’il n’y paraît : un comportement pour le moins inhabituel a été observé pour la toute première fois par une équipe scientifique australienne.

Une affaire de composés chimiques

Les lépidoptères en question sont des Danainae, une sous-famille de papillons diurnes (Nymphalidae), qui comprend environ 300 espèces différentes dont le Monarque (Danaus plexippus), papillon aux ailes orangées bien connu vivant principalement en Amérique du Nord. Ces papillons sont aposématiques : leurs couleurs souvent vives sont un signal visuel à destination des prédateurs les prévenant de leur toxicité (comme certaines grenouilles aux teintes particulièrement colorées).

Ce mécanisme de défense repose sur des composés chimiques, emmagasinés dès le stade larvaire par les chenilles depuis les plantes dont elles se nourrissent, généralement toxiques. Ce sont eux qui donnent leurs couleurs aux ailes des papillons en question. À l’âge adulte, les papillons continuent à nourrir cette toxicité chimique, généralement via des plantes.

Objectif phéromones

En plus d’être un mécanisme de protection, ces composés chimiques servent aussi aux papillons dans le cadre de la séduction en vue de se reproduire : ils permettent aux mâles de produire des phéromones supplémentaires, que les femelles semblent particulièrement apprécier.

Pourtant, les plantes ne suffisent apparemment pas toujours aux papillons… Dans la réserve naturelle de Tangkoko Batuangus, sur l’île de Sulawesi (Indonésie), une équipe australienne a observé une nouvelle méthode d’approvisionnement des mâles Danainae : une forme de cannibalisme. Des mâles adultes se nourrissent de chenilles de leur propre espèce pour s’emparer des substances chimiques emmagasinées par les larves. L’un des scientifiques rapporte que “les chenilles se contorsionnent rapidement, d’une façon qui semble indiquer qu’elles cherchent à s’échapper, en vain.

Des papillons en train de s'imprégner des produits chimique[...]

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