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De Kiev bombardé à une exposition à Madrid : le périple de toiles ukrainiennes

Mardi 15 novembre, une centaine de missiles russes se sont abattus sur l’Ukraine, l’une des plus importantes offensives menées par Moscou depuis le début de la guerre. Et c’est aussi ce jour-là, rapporte El País “deux heures seulement avant le bombardement”, que 51 œuvres d’art ukrainiennes ont quitté le pays, “à bord de deux camions escortés par un convoi militaire”.

Un voyage extrêmement dangereux que le pouvoir ukrainien a pris le risque d’entreprendre afin de sauvegarder son patrimoine artistique et de réaffirmer son identité nationale, relate la presse espagnole.

Arrivés le 20 novembre en Espagne, les tableaux seront présentés au public dès mardi 29 novembre durant l’exposition “Dans l’œil de l’ouragan. L’avant-garde en Ukraine 1900-1930”, au musée Thyssen, à Madrid. C’est la première exposition d’art ukrainien moderne de cette envergure à l’étranger.

Symbole de la diversité des mouvements artistiques du début du XXe siècle, elles ont parcouru plus de 3 000 kilomètres depuis le musée d’Art national, à Kiev, non sans problèmes, note ABC. Le quotidien conservateur espagnol explique la difficulté pour les camions de rouler avec le risque constant d’être frappé par un missile et leur attente, dix heures durant, à la frontière polonaise, après qu’un missile perdu eut tué deux Polonais.

Victimes de la guerre

ABC a interrogé l’un des commissaires de l’exposition, Konstantin Akinsha, selon qui “pratiquement personne n’était au courant de cette expédition. Il n’y avait guère que quelques travailleurs de l’entreprise de transport, les deux chauffeurs et les responsables du gouvernement chargés de délivrer les autorisations qui étaient dans la confidence. Le secret ne devait filtrer sous aucun prétexte.”

Pour cet expert ukrainien, exposer en Europe de l’Ouest et sauver des œuvres datant de la Première Guerre mondiale, de la guerre d’indépendance ukrainienne (1917-1921) et de l’ère soviétique dépasse l’importance des tableaux en soi, “car la culture ukrainienne est elle aussi en danger, c’est l’une des victimes de la guerre”.

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