Kiabi escroquée de 100 millions d’euros, une trésorière de la marque arrêtée à la sortie d’un jet privé

Cette ex-trésorière avait l’habitude de se mettre en scène sur les réseaux sociaux. Elle a été mise en examen pour « escroquerie et blanchiment en bande organisée ».

L’enseigne de vêtements a été victime cet été d’une « fraude financière sophistiquée d’ampleur ». (photo d’illustration)
PHILIPPE HUGUEN / AFP L’enseigne de vêtements a été victime cet été d’une « fraude financière sophistiquée d’ampleur ». (photo d’illustration)

JUSTICE - Kiabi a découvert en juillet avoir été victime d’une « fraude financière sophistiquée d’ampleur ». Selon franceinfo, qui a publié en premier cette information ce vendredi 27 septembre, le détournement se chiffre à « 100 millions d’euros ».

« Cette fraude ne remet en aucun cas en cause la solidité financière de Kiabi et n’a pas de conséquence sur le maintien de notre trajectoire annuelle », a commenté la direction de l’enseigne de vêtements auprès de l’AFP, qui n’a ni confirmé ni démenti le montant du détournement. Kiabi a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros.

Selon franceinfo, une ancienne trésorière de l’enseigne de vêtements à bas prix a été interpellée au mois d’août par la police judiciaire à sa sortie d’un jet privé sur la piste de l’aéroport de Figari, en Corse-du-Sud. Cette femme de 39 ans installée en Floride pour y travailler dans le luxe, a été mise en examen et placée en détention provisoire, précise le média. Plus tard dans la journée, le parquet a confirmé qu’une femme avait été mise en examen puis écrouée en août dans cette affaire, mais sans se prononcer sur le montant du préjudice et insistant sur le fait que les investigations étaient toujours en cours.

Selon franceinfo, Kiabi a cherché à récupérer mi-juillet un investissement réalisé un an plus tôt, mais quand l’entreprise s’est rapprochée de la banque, l’argent s’était « volatilisé », selon la technique des « comptes rebonds ».

À l’issue de la garde à vue, l’ex-trésorière de Kiabi qui avait l’habitude de se mettre en scène sur les réseaux sociaux a été ramenée à Paris, où un juge d’instruction l’a mise en examen pour « escroquerie et blanchiment en bande organisée », les enquêteurs n’imaginant pas qu’elle ait pu agir seule, indique la radio.

« Nous avons immédiatement lancé toutes les actions nécessaires, y compris judiciaires, afin d’obtenir le recouvrement du montant de la fraude. Nous avons toute confiance dans le dénouement des actions menées par les autorités judiciaires et policières impliquées », a fait savoir ce vendredi la direction de Kiabi.

La justice s’attelle désormais à comprendre les mécanismes précis de cette escroquerie hors norme, « digne d’une série Netflix », a commenté un connaisseur du dossier auprès de franceinfo.

Créée en 1978 dans le Nord de la France, Kiabi s’appuie sur un réseau de 616 points de contact dans 28 pays. L’enseigne fait partie de la galaxie familiale des Mulliez qui rassemble près de 50 enseignes au travers de participations diverses (Auchan, Decathlon, Saint Maclou, Jules, Pizza Paï, Electro Depot...).

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