Kheira Hamraoui règles ses comptes avec l'équipe de France et le PSG
Kheira Hamraoui veut tourner la page. Après deux saisons houleuses au PSG, marquées par son agression à coup de barre de fer en novembre 2021, la milieu de 33 ans s'est engagée avec le Club America (Mexique).
"Le PSG n'a pas su ou voulu gérer toute cette attention médiatique"
Quelques jours après sa présentation en grande pompe, l'internationale française (41 sélections) s'est confiée à l'AFP. Ravie de son "intégration très rapide" grâce notamment à son espagnol quasi parfait acquis lors de ses années à Barcelone, l'ex-Parisienne avait besoin d'un changement d'air pour "s'épanouir et jouer (son) meilleur football", mais surtout pour avancer après son agression et les mois douloureux qui ont suivi.
"Je n'ai pas été épargnée par mon club, les réseaux sociaux et la presse française. Certaines de mes ex-coéquipières et des employés du club savent à quel point j'ai été maltraitée par le PSG après mon agression."
"Cela ne m'a pas empêchée de me battre pour revenir sur les terrains et reprendre ma place de titulaire. [...] Peut-être que le PSG n'a pas su ou voulu gérer toute cette attention médiatique pour des raisons autres que sportives. Ils ont choisi la solution de facilité en essayant de me pousser vers la sortie avant la fin de mon contrat. C'est mal connaître la lionne qui est en moi. Je suis partie la tête haute et en ayant fait la démonstration que j'étais une des joueuses majeures dans cet effectif."
"En France, on n'aime pas les victimes"
Kheira Hamraoui déplore l'attitude des dirigeants du club de la capitale, qui ont très mal géré les semaines et les mois suivant l'agression. Une information judiciaire a été ouverte pour "association de malfaiteurs" et "violences aggravées". L'enquête a ensuite été élargie pour "escroquerie en bande organisée" en raison de suspicions d'agissements dans l'entourage d'Aminata Diallo, ex-joueuse du PSG soupçonnée d'être impliquée dans l'agression d'Hamraoui. Dans ce volet, César Mavacala, conseiller sportif de Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani, deux proches de Diallo, a été mis en examen. "Ce nouveau dossier a permis de mettre en lumière les pressions exercées en coulisse par certaines personnes pour tenter de m'écarter."
De retour comme titulaire au sein du milieu parisien lors de ses six derniers mois, la milieu n'a toutefois pas été retenue par Hervé Renard pour la Coupe du monde féminine disputée cet été. Un choix assumé par le sélectionneur mais jugé injuste par la principale intéressée, qui tire presque une croix sur son avenir en sélection. "Mon rêve est d'y retourner un jour, même si je n'ai plus aucun espoir. J'ai été écartée avant le Mondial pour des raisons soit-disant 'sportives'. Ceux qui suivent le football féminin et son équipe de France savent à quoi s'en tenir. Là aussi, un jour, nous découvrirons, peut-être, le dessous des cartes de mon éviction. J'ai la conviction que si j'avais été Suédoise, Anglaise ou Espagnole, je n'aurais jamais été délaissée par ma Fédération ou mon club, comme je l'ai été après mon agression. Je l'ai déjà dit et je le répète: en France, on n'aime pas les victimes."