Khashoggi: Un sénateur proche de Trump accuse le prince Ben Salman

Le sénateur républicain Lindsey Graham (photo), proche de Donald Trump, a accusé mardi le prince héritier saoudien Mohamed bin Salman d'avoir commandité le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. /Photo prise le 27 septembre 2018/REUTERS/Melina Mara

WASHINGTON (Reuters) - Le sénateur républicain Lindsey Graham, proche de Donald Trump, a accusé mardi le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman d'avoir commandité le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, disparu depuis le 2 octobre après une visite au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.

"Rien ne se passe en Arabie saoudite sans que MBS en soit informé", a commenté Lindsey Graham dans un entretien accordé à Fox News.

"J'ai été leur plus ardent défenseur au Sénat des Etats-Unis", a poursuivi le parlementaire. "Ce type est un engin de démolition. Il a fait assassiner ce gars au consulat en Turquie et espère que je ne vais pas le savoir. Je me sens floué", a-t-il poursuivi.

"MBS est un individu nuisible. Il ne peut pas devenir un dirigeant sur la scène mondiale", a-t-il estimé.

L'Arabie saoudite a démenti toute implication dans la disparition de Jamal Khashoggi mais la semaine passée, 22 sénateurs ont ouvert une enquête sur la nécessité d'imposer des sanctions à Ryad pour violation des droits de l'homme.

Lindsey Graham a expliqué ne pas savoir ce que Donald Trump entendait décider dans cette affaire qui concerne la relation proche et compliquée que les Etats-Unis entretiennent avec les Saoudiens.

"Je sais ce que je vais faire. Je vais sanctionner l'Arabie saoudite", a lancé Graham. "Je me sens personnellement offensé. Ils n'ont rien d'autre que du mépris pour nous. Ce type doit s'en aller".

Donald Trump a adopté une position plus mesurée à l'égard des Saoudiens évoquant la piste de "tueurs incontrôlés" pour expliquer la disparition du journaliste qui s'était exilé aux Etats-Unis.

"Il ne s'agit pas de tueurs incontrôlés, il s'agit d'un prince héritier incontrôlé", a ensuite poursuivi Graham toujours très en colère dans une déclaration à la radio de Fox News. "J'interdirais les ventes tant qu'il sera au pouvoir", a encore dit le sénateur qui doit s'entretenir de cette question avec Donald Trump.

(Doina Chiacu; Pierre Sérisier pour le service français)