Publicité

Kessler conforté comme PDG de Scor, sa rémunération critiquée

par Inti Landauro et Matthieu Protard

PARIS (Reuters) - Les actionnaires de Scor ont confirmé vendredi Denis Kessler comme PDG du groupe français de réassurance après avoir rejeté une résolution du fonds activiste Ciam demandant la révocation de son mandat d'administrateur.

Lors de l'assemblée générale, ils ont en revanche lancé un avertissement sur la rémunération de Denis Kessler en n'approuvant sa rémunération pour 2018 et 2019 qu'à une très courte majorité.

Les deux résolutions portant sur la rémunération du PDG de Scor ont en effet été approuvées à seulement 54% environ des votes exprimés. L'an dernier, les deux résolutions portant sur sa rémunération avaient été adoptées à 78,71% et 87,82%

Les trois sociétés de conseil aux actionnaires Glass Lewis, ISS et Proxinvest avaient recommandé de rejeter la rémunération de Denis Kessler, rejoignant en cela une des revendications du fonds Ciam, remonté contre la direction de Scor depuis le rejet à la fin de l'été dernier de l'offre de rachat de l'assureur mutualiste Covéa, premier actionnaire du réassureur avec un peu plus de 8% du capital.

"(Denis, ndlr) Kessler est sous surveillance maintenant. Il a sauvé son salaire de peu et il va devoir le justifier maintenant", a déclaré à Reuters Catherine Berjal, la co-fondatrice de Ciam, à l'issue de l'assemblée.

Denis Kessler, qui est à la tête de Scor depuis 2002, a perçu en 2018 une rémunération brute de 2,45 millions d'euros à laquelle s'ajoutent des actions et options de souscription valorisées 4,06 millions d'euros, selon le document de référence publié par le groupe.

VERS UNE ÉVOLUTION DE LA GOUVERNANCE

"Le conseil (d'administration, ndlr) se réjouit profondément que les actionnaires aient exprimé leur vive opposition à la tentative de déstabilisation menée par le fonds activiste Ciam", a réagi Scor dans un communiqué publié à l'issue de l'assemblée générale.

Par la voix de son administrateur référent, Augustin de Romanet, le PDG d'Aéroports de Paris, le groupe de réassurance a aussi déclaré qu'"un travail d'évolution de la gouvernance" était en cours et qu'un cabinet de recrutement avait d'ailleurs été engagé.

"Je prépare tout mais vous ne pouvez pas tout dire (...) Nous avons un plan de succession", a dit à Reuters Denis Kessler. "On annoncera le successeur neuf mois avant l'assemblée générale (de 2021, ndlr)."

Les actionnaires ont ce jour renouvelé le mandat de l'administrateur référent Augustin de Romanet, le PDG d'Aéroports de Paris. Ils ont approuvé dans le même temps la nomination comme administrateur de Fabrice Brégier, l'ancien numéro deux d'Airbus.

Plus tôt dans la matinée, Scor a fait état d'un recul de 21% de son bénéfice net au cours du premier trimestre et d'une progression de 5,7% de ses primes brutes.

En Bourse, l'action du réassureur cède -0,59% vers 15h40 à 39,06 euros.

(Edité par Dominique Rodriguez et Benoît Van Overstraeten)