Kenya: Odinga appelle à une grande manifestation le 26/10

Le chef de l'opposition kényane, Raila Odinga (photo), a lancé mercredi un appel à une grande manifestation le 26 octobre, jour de l'élection présidentielle qu'il a décidé de boycotter. /Photo prise le 18 octobre 2017/REUTERS/Baz Ratner

NAIROBI (Reuters) - Le chef de l'opposition kényane, Raila Odinga, a lancé mercredi un appel à une grande manifestation le 26 octobre, jour de l'élection présidentielle qu'il a décidé de boycotter.

"Les manifestations vont se poursuivre. Et le 26 octobre aura lieu la plus grande de ces manifestations", a-t-il lancé à des milliers de ses partisans rassemblés à Nairobi.

Dans la matinée, le président de la commission électorale avait reconnu qu'il serait "difficile" de garantir une élection présidentielle libre et équitable le 26 octobre.

Wafula Chebukati a appelé les dirigeants des différentes formations politiques à discuter des obstacles qui pourraient entraver le bon déroulement du scrutin.

Ce scrutin a été organisé à la demande de la Cour suprême qui a invalidé le 1er septembre les résultats de la présidentielle remportée le 8 août par le chef de l'Etat sortant, Uhuru Kenyatta, face à son rival Raila Odinga.

La haute juridiction a estimé que les opérations de vote avaient été entachées d'irrégularités et elle avait ordonné la tenue d'une nouvelle consultation populaire dans un délai de 60 jours.

L'une des huit membres de la commission électorale, Roselyn Akombe, a annoncé mercredi qu'elle avait fui son pays et qu'elle s'était réfugiée à New York après avoir été la cible de menaces. Dans un communiqué, elle estime que l'élection présidentielle est une "parodie" de démocratie.

La démission de Roselyn Akombe est de nature à apporter de l'eau au moulin de Raila Odinga, qui affirme que l'élection prévue le 26 octobre ne pourra pas être équitable.

MENACES

Odinga, qui réclame la démission de plusieurs membres et du président de la commission électorale pour des raisons d'équité, a décidé de se retirer de la course électorale la semaine dernière.

Cette initiative laisse craindre une instabilité politique au Kenya, principale économie de l'Afrique de l'Est et partenaire des Occidentaux dans cette partie du continent.

Pour justifier son départ, Roselyn Akombe a évoqué de profondes divisions entre les membres de la commission électorale et au sein du secrétariat de l'institution.

"La commission est partie prenante dans la crise actuelle. La commission est assiégée", a-t-elle expliqué dans un communiqué publié à New York et daté de mardi.

Interrogée par la BBC, elle a expliqué avoir fui son pays après avoir reçu de nombreuses menaces sans fournir les noms des auteurs de ces tentatives d'intimidation.

Selon elle, la présidentielle ne sera pas un scrutin crédible. "Il faut que la commission fasse preuve de courage et affirme que l'élection telle qu'elle est prévue ne répond pas aux conditions d'un scrutin crédible", a-t-elle dit.

Uhuru Kenyatta, lui, a accusé son adversaire d'avoir retiré sa candidature par crainte de subir un nouvel échec et de chercher à créer le chaos afin d'imposer un accord de partage du pouvoir.

(George Obulutsa et Duncan Miriri; Pierre Sérisier et Guy Kerivel pour le service français)