Keir Starmer, Premier ministre britannique empêtré dans une affaire de cadeaux (qu’il n’acceptera plus)
ROYAUME-UNI - Plus de cadeaux à Downing Street. Une récente enquête publiée dans la presse britannique a révélé les pratiques douteuses dont profitait le Premier ministre britannique Keir Starmer de décembre 2019 jusqu’à ces derniers mois.
L’enquête dévoilée mercredi par Sky News montre l’ampleur des cadeaux, parmi lesquels des dons de vêtements, dont bénéficiait le nouveau Premier ministre britannique, mais pas seulement. Des révélations supplémentaires indiquent que la numéro 2 du gouvernement Angela Rayner et la ministre des Finances Rachel Reeves ont elles aussi bénéficié de dons destinés à l’achat d’habits.
Une polémique qui prend de l’ampleur de l’autre côté de la Manche, même si le locataire du 10 Downing Street et ses collègues ont promis, ce vendredi 20 septembre, que ça n’arriverait plus. Le HuffPost fait le point sur ce qu’il faut savoir au sujet de ce scandale à plus de 100 000 livres sterling.
· Des cadeaux à la pelle
Selon l’enquête de Sky News, Keir Starmer a reçu pour plus de 107 145 livres sterling (soit 127 278 euros) de dons depuis décembre 2019, bien plus que tout autre membre du Parlement britannique.
Des dons, pour ne pas dire cadeaux, qui concernent des invitations pour des matchs de foot (à hauteur de 40 000 livres au total), des billets pour assister aux concerts de Taylor Swift, des hébergements offerts mais aussi et surtout des vêtements.
Si l’actuel Premier ministre a reçu la plupart de ces cadeaux, qui sont légaux et déclarés dans le registre du Parlement, alors qu’il était chef de l’opposition, ce dernier a continué d’en bénéficier depuis son arrivée à Downing Street, après la victoire début juillet du Labour aux élections législatives. Et c’est là que ça pose problème.
· Un généreux donateur
Derrière la plupart de ces cadeaux destinés à Keir Starmer se cache Waheed Alli, un multimillionnaire membre de la chambre des Lords. Et selon les données récoltées par Sky News, il lui aurait offert pour 16 200 livres sterling de « vêtements de travail ». Sans oublier plusieurs paires de lunettes d’une valeur totale de 2 485 livres (3000 euros), selon le registre des intérêts des députés. De quoi faire le bonheur des caricaturistes britanniques qui s’en donnent à cœur joie, à l’instar de ce dessin publié vendredi dans The Guardian.
Concernant les vêtements offerts par Waheed Alli, Keir Starmer n’est pas le seul concerné puisque son épouse a également bénéficié de ces généreux cadeaux. Elle a ainsi obtenu des vêtements de créateurs pour un montant de plus de 5 000 livres. Là ou ça devient gênant pour le Premier ministre, c’est ce que ce dernier cadeau de Waheed Alli n’avait pas été déclaré au registre. Suffisant pour s’attirer de nombreuses critiques.
· Downing Street montre patte blanche
Face à l’ampleur de la polémique, accentuée par le fait que le gouvernement a récemment prévenu les Britanniques que des efforts étaient à prévoir compte tenu de la situation économique, tout a été mis en place pour tenter d’éteindre l’incendie.
Ainsi, Downing Street a indiqué vendredi soir que Keir Starmer, ainsi que la numéro 2 du gouvernement et la ministre des Finances n’accepteraient plus de dons pour payer leurs vêtements. Car si Keir Starmer a été visé par l’enquête de Sky News, le Financial Times a révélé vendredi qu’Angela Rayner et Rachel Reeves ont elles aussi bénéficié de dons destinés à l’achat d’habits.
Accusé d’« hypocrisie » par la députée conservatrice Kemi Badenoch, Keir Starmer avait précédemment tenté de calmer les tensions par lui-même en se justifiant. « Redoubler d’efforts et essayer de justifier la situation ne fait qu’empirer les choses », a toutefois commenté l’ancienne députée travailliste Harriet Harman, aujourd’hui à la tête d’une émission sur Sky News. En effet, les arguments de Keir Starmer sont directement entrés en contradiction avec les efforts demandés dans le même temps à ses concitoyens. Le dernier exemple en date, l’annonce controversée de la suppression d’un chèque énergie pour dix millions de retraités britannique, illustre parfaitement ce décalage dénoncé par l’opposition comme par les citoyens britanniques.
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