Que vaut « Katie », le roman inédit de l'auteur de la saga « Blackwater » ?
«Katie contient certains de mes meurtres les plus effroyables. C'est sans doute mon livre le plus cruel. C'était très amusant à écrire. » Dans cet épilogue à Katie, publié en 1982, avant sa saga Blackwater (1 million d'exemplaires vendus rien qu'en France), Michael McDowell, décédé en 1999, dit toute la jouissance paradoxale qu'il y a à écrire et à lire des horreurs.
Ce plaisir coupable confessé par celui qui fut aussi le scénariste de Beetlejuice et de L'Étrange Noël de monsieur Jack, de Tim Burton, n'est pas tout neuf : dès la première moitié du XIXe siècle, dans le monde anglo-saxon, un genre littéraire lui est consacré, le penny dreadful (« l'épouvante à un sou »). Ces feuilletons imprimés sur du papier bas de gamme et vendus à grande échelle, ciblant la classe populaire et les voyageurs des premières lignes ferroviaires, proposent à leurs lecteurs des histoires inspirées de faits divers réels. Agressions sanglantes, infanticides, viols, enlèvements : tout ce qui défraie la chronique se décline en récits croustillants.
À LIRE AUSSI Découvrez les premières pages de la saga culte « Blackwater »
C'est dans cet héritage qu'a puisé l'écrivain américain Michael McDowell pour plusieurs des livres composant son œuvre prolifique, récemment sortie de l'oubli par la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture. En 2022, l'éditeur publiait pour la première fois en français la saga Blackwater, conte gothique déployé sous forme de feuilleton en 1983. L'histoire de ce [...] Lire la suite