Kamala Harris lance une campagne pour convaincre les électeurs républicains rebutés par Donald Trump
Kamala Harris lorgne sur les électeurs républicains écœurés par Donald Trump. La vice-présidente, assurée depuis ce vendredi 2 août d'être la candidate du parti démocrate pour l'élection présidentielle, a lancé dimanche la campagne "Les républicains pour Harris". Elle est décrite par son équipe comme une "campagne dans la campagne", explique l'agence de presse américaine Associated Press.
L'équipe de campagne de Kamala Harris entend se focaliser tout particulièrement sur les républicains ayant voté lors des élections primaires pour Nikki Haley, qui s'était présentée face à Donald Trump.
Appréciée des électeurs indépendants et des républicains modérés, l'ancienne ambassadrice des États-Unis à l'ONU n'avait pas ménagé ses coups contre l'ex-président américain. Elle s'est pourtant rangée derrière lui en mai dernier en déclarant qu'elle "voterait pour Donald Trump". Nikki Halley a même pris la parole le mois dernier à la convention républicaine de Milwaukee pour lui apporter son soutien.
Des républicains mobilisés dans les États-clés
Pour convaincre des électeurs républicains de choisir Kamala Harris, les démocrates comptent notamment sur la tournée de leur candidate prévue cette semaine dans plusieurs États-clés, de la Pennsylvanie au Nevada, en passant par l'Arizona ou la Caroline du Nord.
Kamala Harris et son colistier, dont l'identité devrait être connue dans ces prochaines heures, devraient ainsi apparaître en meeting aux côtés de figures républicaines pour tenter de faire basculer des milliers d'électeurs, si précieux pour obtenir la victoire le 5 novembre prochain
À ce jour, près d'une trentaine de membres du "Grand Old Party", dont une quinzaine d'anciens membres du Congrès, doivent participer à la campagne des "républicains pour Harris". Certains faisaient même partie de l'administration Trump.
C'est par exemple le cas de Stephanie Grisham, porte-parole de la Maison Blanche entre 2019 et 2020, ou d'Olivia Troye, conseillère à la sécurité nationale du vice-président Mike Pence. D'autres personnalités citées, comme Chuck Hagel ou Ray LaHood, étaient pour leur part membres du gouvernement au temps de la présidence de Barack Obama.
"Je ne suis peut-être pas d'accord sur tout avec la vice-présidente Kamala Harris, mais je sais qu'elle se battra pour notre liberté, qu'elle protègera notre démocratie et qu'elle représentera avec honneur et dignité l'Amérique sur la scène internationale", a indiqué Stephanie Grisham dans un communiqué.
De nouvelles cibles pour Trump
"L'extrêmisme MAGA ("Make America Great Again", ndlr) de Donald Trump est toxique pour des millions de républicains qui ne croient plus que le parti républicain incarne leurs valeurs et qui voteront contre lui en novembre", a estimé de son côté Austin Weatherford, le directeur de cette campagne de Kamala Harris tournée vers les électeurs républicains, cité par CNBC.
Évidemment, en se positionnant publiquement en faveur de Kamala Harris, ces républicains s'exposent à devenir les nouvelles têtes de turc de Donald Trump. Geoff Duncan, ancien lieutenant-gouverneur de Géorgie, en a récemment fait l'expérience.
Samedi, Donald Trump a estimé sur son réseau Truth Social que Duncan était un "perdant qui se désintégrait tout seul". "Nous devons purger le parti républicain de ceux qui se prononcent contre nos candidats", a ajouté l'ancien président américain.