Kamala Harris face à Donald Trump : qui est Maya Harris, qui pousse (dans l’ombre) la campagne de sa sœur
ÉTATS-UNIS - Depuis le début de sa campagne éclair, Kamala Harris ne cesse de parler de sa mère. Photos à l’appui, elle met en avant le parcours d’immigrée de cette Indienne arrivée aux États-Unis pour poursuivre des études en cancérologie. Mais une autre membre de la famille de la vice-présidente a aussi une influence cruciale sur son parcours. Il s’agit de Maya Harris, sa petite sœur, qui, dans l’ombre, participe à sa stratégie politique, pour espérer battre Donald Trump ce mardi 5 novembre.
Présidentielle américaine : Kamala Harris à la conquête des classes moyennes
« Kamala a suscité tant d’optimisme, tant de joie dans toute la Nation. C’est pour cela que nous avons besoin de son leadership en ce moment historique », lançait Maya Harris le 22 août, lors du dernier jour de la convention démocrate à Chicago, alors que sa sœur devenait officiellement la candidate du parti à l’élection présidentielle après le retrait de Joe Biden. Si la petite sœur de 57 ans n’est pas souvent sur le devant de la scène, elle reste une des plus proches confidentes et conseillères de Kamala Harris.
Les deux sœurs grandissent en Californie dans les années 1960, dans une famille immigrée, avec une mère indienne, donc, et un père jamaïcain. Après le divorce de leurs parents, elles sont élevées par leur mère Shyamala Gopalan à Berkeley, puis quelques années à Montréal, où cette dernière exerce comme professeur à McGill. « Nous nous sommes appuyées l’une sur l’autre », expliquait Kamala Harris au Washington Post, évoquant l’aide de sa sœur dans cette période de transition difficile.
Une autre épreuve rapprochera les deux sœurs : la grossesse de Maya à 17 ans, alors qu’elle est tout juste diplômée du lycée. Après la naissance de Meena, sa fille, Maya, Kamala et Shyamala s’entraident, pour permettre à la jeune mère de poursuivre ses études.
My mother, Dr. Shyamala Gopalan Harris, came to the United States from India at 19. She taught me and my sister, Maya, about courage and determination.
It is thanks to her that I am ready to lead us forward. pic.twitter.com/rVdVAIylTe— Kamala Harris (@KamalaHarris) November 4, 2024
Conseillère de la campagne d’Hillary Clinton
Comme sa sœur aînée, Maya s’est orientée vers une carrière juridique. Elle a obtenu son diplôme de droit à l’université de Stanford en 1992, rappelle la BBC. Maya Harris a travaillé comme avocate et donné des cours de droit, avant de rejoindre l’Union américaine pour les libertés civiles de Californie du Nord, une ONG dont elle est devenue directrice exécutive en 2006. En 2003, elle s’investit dans la campagne de sa sœur, qui ambitionne de devenir procureure de San Francisco. Kamala Harris y parvient.
En 2016, Maya Harris est embauchée pour faire partie de l’équipe de campagne d’Hillary Clinton, ce qui la propulse au cœur de la vie politique. Elle est chargée d’élaborer le programme politique. Selon Vox, c’est un rapport rédigé deux ans plus tôt, Les femmes de couleur : une force croissante dans l’électorat américain, sur l’influence grandissante des femmes racisées dans les élections américaines, qui aurait rendu Maya Harris indispensable à la campagne de Clinton.
Une stratège au profil discret
La campagne se soldera par une défaite, au profit du milliardaire new-yorkais Donald Trump. Ce qui n’empêche pas Maya Harris de faire à nouveau partie d’une autre équipe de campagne en 2019 : celle de sa sœur pour la primaire démocrate. Mais Kamala Harris abandonne faute de fonds et c’est Joe Biden qui sera finalement choisi. Cette année, si la petite sœur se fait plus discrète qu’en 2019, où elle a été critiquée pour sa mauvaise gestion en tant que directrice de campagne, révélait à l’époque le New York Times, elle n’en reste pas moins un pilier de la stratégie politique de sa sœur.
Lorsque Joe Biden a annoncé le retrait de sa candidature en juillet, Maya Harris était présente auprès de sa sœur pour l’aider à lancer sa campagne, précise le média américain. Elle était aussi à ses côtés lorsque la nouvelle candidate a dû plancher sur le choix de son vice-président. Preuve que toute la famille est impliquée dans cette campagne dont l’issue est imprévisible, le mari de Maya, Tony West, a quitté son poste de conseiller juridique chez Uber… pour rejoindre lui aussi la campagne de Kamala Harris.
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