Kamala Harris à la convention démocrate : la plume de Barack Obama Adam Frankel derrière son discours
ÉTATS-UNIS - S’il fallait une preuve supplémentaire de la filiation entre Barack Obama et Kamala Harris, la convention démocrate de Chicago en a livré une, et elle porte le nom d’Adam Frankel. Cet homme très discret est la plume derrière le discours d’investiture prononcé jeudi 22 août par la candidate à la présidentielle américaine. À 43 ans, celui qui écrivait déjà les discours du 44e président des États-Unis connaît bien les coulisses de Washington, que ses aînés ont arpentées avant lui.
Dans un article publié le 17 août, le New York Times citait son nom parmi les « confidents guidant Kamala Harris avant les jours les plus importants de sa vie ».
Adam Frankel, membre de l’équipe de communication de l’actuelle vice-présidente depuis 2021, est ainsi décrit comme « l’auteur principal » de l’allocution prononcée par la candidate. Un moment charnière pour une campagne démocrate en pleine forme à un peu plus de deux mois du scrutin. Dans sa rédaction, Adam Frankel a « pris en compte les suggestions » du reste de l’équipe avant que Kamala Harris elle-même « retravaille le discours presque ligne par ligne », précise le quotidien américain.
Des lignes, le conseiller en a écrit des centaines pour l’ancien président Barack Obama. Dès 2007, le diplômé de la prestigieuse université de Princeton est la plume de ses discours de campagne, puis de président. « La première chose que l’on fait quand quelqu’un d’important meurt, après avoir pleuré sa perte, c’est d’appeler Adam pour commencer à travailler sur nos commentaires », confiait David Axelrod, éminent conseiller de l’ancien président américain, au Los Angeles Times en 2010.
Des liens étroits avec les démocrates
L’intérêt d’Adam Frankel pour la politique n’est sans doute pas étranger au parcours de son père et son grand-père avant lui. Le premier a travaillé auprès des Nations unies. Le second, Stanley Frankel, a écrit des discours pour d’anciens candidats démocrates comme Robert F. Kennedy – dont aucun n’a finalement accédé à la Maison Blanche.
Son grand-oncle, Newton Minow, a été président de la Commission fédérale des communications, une agence gouvernementale pour la régulation des télécommunications. Un homme à qui son « ami » Barack Obama avait remis, en 2016, la médaille présidentielle de la Liberté, plus haute distinction civile américaine.
One of the many many things about my uncle Newt that I will always be in awe of is just how young he was, even at age 97–young in spirit, in mind, never giving up on his ideals, only ever seeing what’s possible, always looking to the future. https://t.co/J9ISfgkUxo
— Adam P. Frankel (@apfrankel) May 7, 2023
Après avoir quitté l’équipe de Barack Obama en 2011, Adam Frankel a travaillé principalement pour des sociétés de communication. Il est marié à Stephanie Psaki, conseillère au Département américain de la santé et des services sociaux, avec laquelle il a deux enfants. La sœur de cette dernière, Jen Psaki, a été porte-parole de Joe Biden à la Maison Blanche entre 2021 et 2022.
Lady Gaga comme inspiration
En 2019, Adam Frankel a publié Les Survivants, un livre abordant le « traumatisme intergénérationnel » causé par l’Holocauste dans sa famille. Ses deux grands-parents maternels y ont survécu, l’un après avoir été emprisonné dans le camp de concentration de Dachau, l’autre après s’être cachée dans les bois, passant de maison en maison en Europe de l’Est.
Dans son processus d’écriture, celui qui est qualifié « d’anthologie vivante des citations de Kennedy » par le LA Times a en réalité surtout été inspiré… par Lady Gaga. « Pendant une grande partie de l’écriture de ce livre, je passais une heure et demie dans les transports chaque jour pour aller au travail […] J’écoutais son album Joanne. Je ne le voyais pas comme ça à ce moment-là, mais sa puissance émotionnelle et son côté brut m’ont aidé à accéder à mes propres sentiments sur le traumatisme de ma famille », avait-il détaillé au New York Times à l’époque de la sortie de l’ouvrage.
En début de carrière, en 2004, Adam Frankel avait travaillé pour John Kerry lors de sa tentative (ratée) d’accéder à la Maison blanche. L’issue de la campagne lui avait valu les railleries de sa famille, voyant en lui le digne héritier de la « tradition familiale qui veut que l’on travaille pour les démocrates qui perdent ». Mais il était donc parvenu à briser la loi des séries en 2008 aux côtés de Barack Obama. Il lui reste 74 jours pour faire coup double avec Kamala Harris et montrer qu’il a définitivement enclenché une nouvelle dynamique.
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