Kaizen, le documentaire d’Inoxtag, un projet « grandiose » et « stressant » jusqu’en haut de l’Everest
CINÉMA - Un « voyage émotionnel », dans un cadre « grandiose ». C’est ainsi que Basile Monnot, réalisateur, et Samy Bouyssié, producteur et auteur, décrivent Kaizen, le documentaire suivant Inoxtag lors de son ascension de l’Everest en avril dernier.
Dans le film diffusé en avant-première au cinéma ce vendredi 13 septembre, on découvrira si le youtubeur aux 8 millions d’abonnés a réussi le défi qu’il s’était lancé un an plus tôt. Le duo qui l’a produit et réalisé est revenu pour le HuffPost sur des coulisses fortes en tension et en émotion.
Le HuffPost. Dans la bande-annonce visible en tête d’article, on découvre un documentaire qui ressemble à un film catastrophe. Était-ce aussi votre ressenti pendant le tournage ?
Samy Bouyssié. C’est quand même un projet stressant, parce qu’on a beau être le meilleur alpiniste du monde, avoir mis toutes les chances de son côté, ça reste un sport où il y a une part de loterie. Potentiellement, il y a un sérac ou une avalanche qui vous tombe dessus, une crevasse qui se forme. Ou tout à coup, votre corps peut vous lâcher, parce qu’en altitude, on réagit différemment.
Basile Monnot. Ce qu’on a voulu retransmettre, et il y a un vrai parti pris de réalisation sur ça, c’est le fait d’être avec Inox constamment. Et lui, quand il est en montagne, il doit être très concentré. Au-delà de l’effort intense, le niveau de concentration et de stress doit être tenu tout au long de l’ascension. On fait vivre au spectateur la même chose qu’Inox a ressentie.
Samy Bouyssié. Mais on découvre aussi que la montagne, ce n’est pas uniquement des risques. C’est aussi un état d’esprit qui rend heureux, qui libère. Qu’il ait réussi ou pas réussi l’ascension, le principal c’est que tout le monde soit en sécurité.
Basile Monnot. Il y a aussi un côté spirituel, parce qu’évidemment en un an, quand on découvre un milieu comme ça, on grandit. Quand tu termines ce documentaire, tu as vécu une aventure émotionnelle.
Comment tourne-t-on un tel documentaire en pleine montagne ? Avez-vous dû, vous aussi, vous entraîner comme Inoxtag ?
Basile Monnot. Il y a eu deux sessions au Népal, dont une à l’Everest, et une avant, sur une montagne surprise pour s’entraîner. Ni Samy ni moi ne sommes des sportifs de haut niveau donc nous simplement allés jusqu’au camp de base ; Samy lors de la première session, et moi lors de la seconde.
Samy Bouyssié. C’est sûr que de mon côté, je me suis entraîné. Beaucoup de cardio, parce que pour aller au camp de base, il y a entre 8 et 10 jours de trek en haute altitude. On manque d’oxygène, on porte du matériel, c’est très difficile. Et pour toute la haute montagne, des cadreurs étaient avec Mathis Dumas, le guide d’Inoxtag. On a dû booker une équipe de cadreurs à la fois bons en image, et bon en alpinisme.
Quelle anecdote pouvez-vous partager pour illustrer la particularité de ce tournage ?
Basile Monnot. Avec le froid, les batteries tiennent beaucoup moins longtemps, donc les gars qui cadrent les gardaient contre eux sur leur torse, sous leur combinaison.
Samy Bouyssié. Le problème, c’est que quand ils étaient en plein effort, c’était parfois difficile de communiquer au talkie-walkie. Donc il y avait des moments où on était dans le doute, et d’autres où on ne savait pas ce qu’il se passait pour eux.
Kaizen est à mi-chemin entre YouTube et le cinéma. Comment rendre un tel film accessible à tous les publics ?
Basile Monnot. Ça reste un énorme challenge, on a eu à peine 3 mois pour faire le montage. C’était une course, on a enchaîné les nuits blanches ! Mais je n’ai rien filmé de plus grandiose que la montagne, et le cinéma, c’est le meilleur endroit pour le vivre. Il y a un vrai parti pris de réalisation de ressentir le danger, le bonheur, la beauté avec lui, et au cinéma, l’immersion est tellement plus grande. Ça va parfaitement avec ce qu’on veut raconter, et les images qu’on a. Mais on n’a pas réfléchi à la rendre accessible à tous, on a juste raconté un voyage émotionnel avec un personnage principal fort. Et Inox est fort en personnalité.
Samy Bouyssié. Et puis on est habitués à des montages YouTube très cut, mais là on a fait intervenir Quentin Eiden, qui a la culture d’internet et l’exigence des longs formats pour les diffuseurs. Ça nous a permis de trouver un entre-deux. Au final, ça se regarde hyper facilement, parce que l’histoire est tellement forte que tout le monde peut s’identifier. C’est ce qui fait que je pense sincèrement que les parents peuvent le regarder avec des plus jeunes. On ne vous raconte pas ce documentaire, on vous le fait vivre.
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