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Kader Arif, visé par une enquête, démissionne du gouvernement

Le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Kader Arif (à droite), a démissionné vendredi du gouvernement pour lui permettre de se défendre dans une enquête préliminaire qui le vise. Il est remplacé par Jean-Marc Todeschini, sénateur de la Moselle. /Photo prise le 22 mai 2014/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - Le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Kader Arif, a démissionné vendredi du gouvernement de Manuel Valls après avoir été cité dans une enquête préliminaire portant sur des passations suspectes de marchés publics. Kader Arif a présenté sa démission à François Hollande "afin d’apporter toutes les précisions visant à l’établissement de la vérité dans le cadre de l’enquête préliminaire menée par le parquet financier dans laquelle son nom est cité", dit un communiqué de l'Elysée. Jean-Marc Todeschini, sénateur de la Moselle, lui succédera au même poste. Kader Arif, un proche de François Hollande, est indirectement visé par une enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier à la suite d'un "signalement" d'élus du groupe d'opposition UMP au Conseil régional de Toulouse. Kader Arif avait supervisé l'organisation des cérémonies du centenaire de la Première Guerre mondiale. "Par respect pour la fonction ministérielle, par respect pour la politique mémorielle que j’ai conduite et pour le monde combattant que j’ai servi avec fierté et conviction, je fais le choix, en responsabilité, de quitter le poste que j’ai eu l’honneur d’occuper pendant deux ans et demi", explique-t-il dans un communiqué. "Cette décision est aussi l’expression de ma loyauté totale au président de la République et au Premier ministre", ajoute-t-il. PERQUISITION A LA DÉFENSE Les investigations portent sur des passations de marchés entre la région Midi-Pyrénées et deux sociétés successives appartenant notamment au frère et à des neveux de l'ex-secrétaire d'Etat. La démission de Kader Arif, qui est ministre depuis 2012, intervient après une perquisition au début du mois au service des achats, entité administrative relevant du ministère de la Défense, précise-t-on de source judiciaire. Les sociétés qui font l'objet d'investigations, spécialisées dans la sonorisation et l'éclairage d'événements publics, auraient engrangé depuis 2008 environ deux millions d'euros de contrats dans cette région dirigée par le socialiste Martin Malvy. Manuel Valls avait déclaré en septembre que le secrétaire d'Etat n'était en rien concerné par l'enquête préliminaire sur des passations de marchés. Cette affaire avait éclaté moins d'une semaine après l'éviction du gouvernement du secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Thomas Thévenoud, en délicatesse avec le fisc. "Il aura l'occasion de s'expliquer, il n'est en rien concerné par cette information. Que chacun regarde bien les faits", avait déclaré Manuel Valls à la presse. Kader Arif avait affirmé lui aussi n'être "absolument pas" concerné par l'enquête préliminaire, regrettant des "amalgames et des insinuations". (Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)