Une «Kabanova» de poche aux Bouffes du Nord

Katia Kabanova de Janacek. Mise en scène André Engel. Au théatre des Bouffes du Nord le 10/1/2012.

Reprise au son d'un unique piano de l'opéra de Janacek, orageux à souhait, dans la mise en scène d'André Engel.

Comme l’éclair annonce l’averse, certains bonheurs s’achèvent en drame. Katia Kabanova, femme mariée et opprimée par sa belle-mère, tombe amoureuse de Boris, célibataire tyranisé par son oncle. Leur courte idylle conduira Katia au suicide. Cet opéra en 3 actes du Tchèque Leos Janacek, composé en 1921, est présenté jusqu’à dimanche en version «de chambre» aux Bouffes du nord à Paris. Un dispositif avec piano seul qui ne retire pas d’ampleur à l’œuvre mais déplace son centre d’intérêt : les interprètes devenus autant acteurs que chanteurs ne doivent plus passer par-dessus l’orchestre mais évoluent près du public, au centre de cette bouche aphteuse qu’est la scène des Bouffes du Nord.

Ce théâtre opératique aux décors nus est longuet dans certaines séquences intermédiaires - l’image d’une répétition n’est jamais loin -, mais muscle sa mise en scène pour enchaîner brillamment les trois temps forts de l’œuvre : l’idylle est légère, l’orage stroboscopique, le remords étouffant. A la manière de l’épatante belle-mère arrachant son alliance au cadavre de Katia, l’épure et la moralité ne sont pas toujours suffisantes pour triompher.



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