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Justine Triet s’explique, Rima Abdul Malak persiste : « un fond idéologique d’extrême gauche »

FESTIVAL DE CANNES - La passe d’armes continue entre Justine Triet et la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. En recevant sa Palme d’or, ce samedi 27 mai, pour Anatomie d’une chute, la cinéaste a critiqué la politique du gouvernement sur la culture et les retraites. De quoi générer de nombreuses réactions et fâcher la ministre française de la Culture, Rima Abdul Malak qui s’est dite « estomaquée par son discours si injuste ».

Alors que l’exécutif dénonce une enfant « gâtée » du cinéma, et que la gauche tance une majorité qui voudrait « censurer » les artistes, la cinéaste et la ministre continuent ont réagi toutes les deux à la polémique.

Tout de suite après la remise de son prix, Justine Triet s’est exprimé auprès de plusieurs médias, dont l’AFP, franceinfo, et France Inter, l’occasion de répondre notamment aux critiques et aux tweets de la ministre, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

« Je comprends qu’elle (Rima Abdul Malak, NDLR) pense comme ça. Après, je ne suis pas seule dans ce milieu à penser comme ça : je suis entouré de beaucoup de gens qui le constatent », explique Justine Trier.

Sur le principe de parler politique à Cannes, elle défend notamment l’historique du festival. « Cannes (...) a toujours été un endroit où les gens s’expriment politiquement, sur la situation du pays, du monde... (...) C’est un endroit où l’on doit garder une liberté de penser, de parler, je ne pense pas avoir dit des choses profondément différentes de ce que plein de gens pensent de cette façon-là (...) Je ne suis pas en train de sortir ça de mon chapeau », a-t-elle complété sur France Inter.

Si elle reconnaît sur franceinfo, un discours « un peu provocateur », Justine Triet rappelle néanmoins qu’elle parle pour elle-même. La réalisatrice estime qu’elle ne pouvait pas ne pas prendre la parole. Quant à l’exception culture, elle tance « un glissement lent vers l’idée qu’on doit penser à cette rentabilité des films ». Et d’ajouter : « Je ne dis pas qu’il faut qu’aucun film ne fasse d’entrées ! Mais c’est important de laisser cette porte ouverte, et c’est aussi comme ça que d’autres réalisateurs peuvent arriver : moi j’en suis la preuve vivante, j’ai commencé par faire des films qui ne faisaient pas d’entrées... »

« Ingrat » et « Injuste » répond Rima Abdul Malak

Ces explications suffiront-elles à convaincre Rima Abdul Malak ? Peu de chances. Invitées de BFMTV ce dimanche matin, la ministre de la Culture a de nouveau dénoncé un discours « ingrat » et « injuste ».

« Chez Justine Triet, il y a clairement un fond idéologique d’extrême gauche (...) elle part de la réforme des retraites qu’elle conteste pour critiquer le système d’aides d’aujourd’hui pour dire qu’avant c’était mieux. J’aimerais qu’elle me donne les chiffres et les faits sur lesquels elle s’appuie », ajoute-t-elle.

« Je rappelle que la réforme des retraites faisait partie du programme d’Emmanuel Macron », ajoute la ministre de la Culture qui élude le sujet de la réforme des retraites et prendre la défense de l’action gouvernementale et de son ministère.

« Nous avons porté au niveau européen une directive permettant de faire financer par les plateformes une part de la production française. Il y a une obligation de 20% de financements. Sans compter les aides déployées pendant la crise, plus de 400 millions d’euros pour le monde du cinéma, et celles du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), dont un tiers concerne des premiers films », développe la ministre avant d’évoquer également le récent plan de 350 millions d’euros « pour développer nos infrastructures de tournage et développer notre formation ».

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