La justice fait-elle une exception pour Bernard Tapie ?

Bernard Tapie, photographié au palais de justice de Paris le 4 avril 2019.
Bernard Tapie, photographié au palais de justice de Paris le 4 avril 2019.

La tentaculaire affaire Tapie vient de s'enrichir d'un nouvel épisode à la fois croquignolet et éloquent sur la volonté de l'État d'en finir avec l'homme d'affaires. Mercredi 23 septembre, la chambre 5-9 de la cour d'appel de Paris examinait un recours de Bernard Tapie sur une décision antérieure du tribunal de commerce qui avait refusé le plan de redressement de son groupe. Cette première décision avait prononcé la liquidation des sociétés en expliquant que le financement du remboursement proposé par l'homme d'affaires n'est « pas assuré ». Au centre des discussions, une somme de 87 millions d'euros qui a été saisie par l'État et qui ne peut, selon le parquet général, donc pas figurer dans l'actif du groupe Tapie, obérant par conséquent sa capacité à rembourser ses dettes.

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Les avocats François Kopf (cabinet Darrois) et Maurice Lantourne, le conseil habituel de Tapie, ont excipé des nombreuses incongruités qui émaillaient ce dossier depuis de nombreuses années. « Nous avons subi quantité de revirements de jurisprudence, explique maître Lantourne. L'arbitrage dans l'affaire Adidas-Crédit lyonnais a été déclaré interne alors qu'il ne fait aucun doute qu'il est international. Il porte sur l'acquisition en marks d'une société allemande par un ensemble de sociétés, dont les deux tiers sont étrangères. Plus tard, on nous a expliqué que le mandataire n'a pas à obtenir un accord écrit du mandant pour [...] Lire la suite