La justice autorise la libération de Patrick Henry

Patrick Henry lors de son procès, le 19 janvier 1977, à Troyes.

Le tribunal de l’application des peines de Melun a accordé une suspension de peine pour motif médical à Patrick Henry. Après 40 ans derrière les barreaux, l'homme condamné pour le meurtre d'un enfant va pouvoir sortir ce samedi.

En début de semaine, Martine a fait l’état des lieux de l’appartement situé au premier étage d’une maison près de Lille. Un T2 «gentiment décoré, un peu style Ikéa, très bien équipé, tout neuf». Elle l’a loué pour accueillir l’un de ses vieux amis qui est aussi l’un des plus anciens détenus de France : Patrick Henry. «Il sait la haine qui est associée à son nom», commente-t-elle, consciente que l’anonymat ne sera pas possible. Aujourd’hui encore, sa simple évocation fait rejaillir tout un pan de l’histoire criminelle française : l’enlèvement de Philippe Bertrand en 1976, la demande de rançon, le corps de l’enfant de sept ans sous le lit. Le fameux «la France a peur», lâché par le présentateur du journal télévisé. Après quarante ans derrière les barreaux, Patrick Henry, qui a échappé à la peine capitale et écopé de la perpétuité, veut mourir en homme libre. Atteint d’un cancer du poumon, il a confié à Martine au téléphone : «Si j’ai la chance de sortir, je vais pouvoir gérer ma maladie dans le silence», loin du tumulte de la prison.

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D’après le certificat médical consulté par Libération, il souffre d’un cancer «à un stade très avancé» qui «engage le pronostic vital à moyen terme et rend son état de santé durablement incompatible avec la détention». Il a donc fait une demande de suspension de peine pour motif médical sur le fondement de l’article 720-1-1 du code de procédure pénale. Le tribunal de l’application des peines de Melun a rendu son jugement ce vendredi : Patrick Henry peut revoir le ciel. Son avocat, Me Hugo Lévy, souligne une «décision conforme à la loi, nécessaire, tant il est inconcevable que les lieux de privation de liberté soient aussi des lieux où les hommes (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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