La justice au pied des tarmacs ne passe pas

A Roissy, en 2013.

La délocalisation d’une salle d’audience en bordure des pistes de l’aéroport de Roissy, pour juger les refus d’entrée sur le territoire, soulève l’opposition de magistrats comme d’avocats. Un nouveau «test» était organisé ce mercredi.

Le GPS a du mal à localiser l’adresse et les panneaux «annexe du TGI de Bobigny» se font rares. Finalement, le bâtiment apparaît, il est logé au fin fond de la zone industrielle de l’aéroport de Roissy (Val d’Oise) à proximité d’un immense bâtiment dans lequel sont préparés les plateaux-repas destinés aux compagnies aériennes. La vue est imprenable sur les pistes, précisément à l’endroit où les avions effectuent un dernier virage avant d’aller se garer ou prendre la piste de décollage.

C’est désormais ici que se décide le sort de ceux dont l’entrée a été refusée sur le territoire français dès leur descente d’avion et au moment du premier contrôle douanier. Après trois «audiences-tests» au printemps et à l’été, le ministère de la Justice avait officiellement décidé que ce mercredi 18 octobre marquerait le début du fonctionnement régulier de ce tribunal pas tout à fait comme les autres. Il y a deux jours, la chancellerie a finalement rétropédalé et annoncé que cette antenne judiciaire serait en ordre de marche le 26 octobre. Plusieurs avocats et magistrats présents sur les lieux ce mercredi matin ne l’entendent pas de cette oreille et refusent catégoriquement que la justice soit rendue en un lieu où l’accès du public et les droits de ceux qui comparaissent ne sont pas garantis.

«Un bâtiment de justice est un lieu neutre»

Sur le parking, Laurence Roques, représentante du Syndicat des avocats de France (SAF), ne décolère pas contre la «défense d’urgence» qui est appelée à se pratiquer au pied des pistes : «Il n’y a pas de bibliothèque [pour consulter les textes légaux ou les décisions de justice déjà rendues, ndlr], pas d’imprimante, pas de fax et nous prenons connaissance des dossiers de nos clients le jour de l’audience.» A proximité, (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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