"Just Kids" : Kacey Mottet-Klein brille dans ce drame sur la jeunesse orpheline
Christophe Blanc nous avait laissé groggy dans la poudreuse avec Blanc comme neige, polar raté sorti en 2010 où François Cluzet et Olivier Gourmet nous perdaient dans leurs trafics soporifiques. L'eau coule bien sous les ponts faut-il croire, car dix ans plus tard le cinéaste nous revient requinqué. Avec Just Kids, le thriller laborieux laisse place au drame inspiré, celui d'un deuil vécu trop tôt, à l'âge des sacs d'école et des premières amours.
Magnifique, Kacey Mottet-Klein porte le film de bout en bout, et poursuit à 21 ans une carrière sans fausses notes, accompagné ici du prometteur Andrea Maggiulli. Mais les acteurs et les fulgurances du film sont parasités par des intentions trop lourdement passées au marqueur.
L'enfance pulvérisée par le deuil
À l'instar du film Amanda de Mikhaël Hers, sorti en 2018, Just Kids traite de cette enfance qui explose en plein vol, propulsée prématurément dans une vie d'adulte. Âgé de 17 et 10 ans, les orphelins incarnés par Mottet-Klein et Maggiulli sont confrontés à des adultes pleutres, qui ne leur laissent pas d'autres choix que de prendre eux-mêmes en main leur vie blessée. Avec une photographie solaire, où les peaux transpirent, où les blancs aveuglent, le cinéaste filme le feu de cette jeunesse vivant avec cette douleur comme elle le peut.
Christophe Blanc, lui-même orphelin très jeune, centre (...)
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