"Jusqu'à la victoire": à Nice, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont lancé leur "campagne permanente"

Le meeting organisé à Nice ce dimanche 6 octobre ne marquait pas seulement la rentrée du Rassemblement national et de ses deux têtes de proue, Marine Le Pen et Jordan Bardella. Il devait aussi constituer le premier jalon, le point de départ de la "campagne permanente" menée par le RN "jusqu'à la victoire", comme le proclame le nouveau slogan dévoilé par le parti. Et ce alors qu'il vise une autre victoire, judiciaire celle-ci, dans le procès portant sur les soupçons d'emplois fictifs des assistants d'eurodéputés qui s'est ouvert en début de semaine.

Dans leurs discours respectifs, la patronne des députés du RN et le président du parti n'ont ainsi pas caché se préparer à de nouvelles élections législatives. "Nous pensons qu'il y aura des élections dans moins d'un an", a lancé Marine Le Pen.

"La victoire du RN n'a pas été annulée, elle n'a été que différée", a abondé Jordan Bardella. "De nouvelles batailles électorales viendront et elles viendront très vite".

Une politique sécuritaire "en garde alternée"

Car le RN fait figure de nouveau "maître des horloges" en la matière, le gouvernement de Michel Barnier dépendant en bonne partie de la volonté des députés du parti d'extrême droite de voter ou non une motion de censure. En attendant, ses dirigeants se contentent d'accorder bons et mauvais points aux nouveaux ministres, comme Bruno Retailleau, en charge de l'Intérieur, ou le garde des Sceaux Didier Migaud.

Marine Le Pen a ainsi jugé que la politique sécuritaire se trouvait "en garde alternée" entre les deux hommes. "En semaine A, (elle est) confiée à M. Retailleau, en qui, avouons-le, nous avons trouvé un ardent défenseur de notre programme régalien (...) En semaine B, changement d'ambiance, notre sécurité est confiée à la quintessence du gauchisme candide en la personne de M. Migaud", a-t-elle ironisé.

La députée RN s'est toutefois gardé de dresser trop de louanges à Bruno Retailleau, affirmant avoir avec lui une "divergence majeure" sur l'État de droit, que ce dernier a dit ne pas considérer comme "intangible". "Ce n'est pas en tant que tel que l'État de droit doit être contesté, c'est tout le contraire (...) C'est la soumission de tous aux règles démocratiquement définies, et c'est l'une des immenses conquêtes de la civilisation européenne".

Macron et son camp "ont ruiné la France"

Marine Le Pen tout comme Jordan Bardella ont aussi consacré une large part de leurs prises de parole à la dette et à la situation des finances publiques, alors que Michel Barnier et son gouvernement sont à la recherche de pistes pour faire environ 60 milliards d'euros d'économies.

Pour Marine Le Pen, Emmanuel Macron et son camp "ont ruiné la France et ils ont menti aux Français". "Par une étrange ironie de l'histoire, l'incompétence du Mozart de la finance s'impose aux yeux de tous", a-t-elle ajouté. Jordan Bardella a pour sa part dénoncé "une dissimulation délibérée de l'état réel de nos finances".

"Il y a en tout cas, et c'est une certitude, une incompétence profonde et des défaillances généralisées qui plombent aujourd'hui l'avenir de tout un pays et accessoirement des générations qui viennent", a-t-il ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com