Jusqu'à quand la vague de chaleur "inédite en septembre" va-t-elle durer en France?
Jusqu'à 37°C du Poitou au Centre ce jeudi. L'Hexagone devrait connaître "des températures inédites pour un mois de septembre sur un large quart sud-ouest", a précisé Météo-France alors que le territoire est confronté à une vague de chaleur exceptionnellement haute pour cette période de l'année.
Lundi a été la journée la plus chaude jamais observée en septembre. Jeudi sera encore une journée chaude et ensoleillée, avec des maximales comprises "entre 23 et 28°C sur le littoral de Manche, 29 à 34°C sur le reste du pays, voire 35 à 37°C du Poitou au Centre", selon Météo-France. Le phénomène pourrait se prolonger encore plusieurs jours.
Le climat extrême en Europe
Cette situation s'explique par un phénomène de blocage dit en "oméga", de la forme de la lettre grecque, avec une remontée d'air très chaud en provenance du Sahara vers la France, "encadrée par deux zones fortement dépressionnaires", à l'origine de pluies torrentielles en Grèce, en Bulgarie ou encore en Espagne, a indiqué à l'AFP Christine Berne, climatologue chez Météo-France.
Selon l'organisme public, "de mercredi à la fin de la semaine, le pays restera sous l’influence de cette masse d’air chaud".
Les températures seront souvent comprises entre 32 et 36°C l'après-midi du sud-ouest du pays au Centre, l'Auvergne Rhône-Alpes, la Bourgogne et l'Île-de-France.
"Elles seront en légère baisse samedi et surtout dimanche tout en gardant des niveaux très élevés pour la saison. En début de semaine prochaine, de l'air moins chaud devrait progressivement gagner le pays par l'ouest", a poursuivi Météo-France.
D'après La Chaîne Météo, l'indicateur thermique national - la moyenne des températures de la nuit et de la journée sur un ensemble de stations représentatives du territoire métropolitain - pourrait atteindre les 25°C samedi et s'approcher du record mensuel de lundi. Ce ne serait qu'à partir de mardi prochain que cet indicateur devrait passer sous les 22°C, même s'il restera toujours supérieur aux normales de saison, avant une nouvelle baisse des températures mercredi et jeudi de la semaine prochaine.
Trop tardif
Ce phénomène exceptionnel, quelques semaines après l'épisode caniculaire extrême du mois d'août en France, mobilise et inquiète les spécialistes. "La durée de cet épisode de fortes chaleurs, combinée à son intensité et son caractère tardif, s’annonce remarquable à l'échelle du pays", a affirmé Météo-France
"C'est malheureusement totalement en cohérence avec le réchauffement climatique", constate la climatologue Christine Berne. "Une vague de chaleur en septembre n'est pas quelque chose de nouveau en soi, mais cette chaleur est plus intense et elle peut durer plus longtemps."
L'été (juin-juillet-août) a connu les températures mondiales moyennes les plus élevées jamais mesurées, a annoncé ce mercredi l'observatoire européen Copernicus, pour qui 2023 sera probablement l'année la plus chaude de l'Histoire.
"L'effondrement climatique a commencé", a déploré le secrétaire général de l'ONU António Guterres, dans un communiqué, rappelant comment "les scientifiques ont depuis longtemps mis en garde contre les conséquences de notre dépendance aux combustibles fossiles".