Juppé et Rocard démissionnent du Programme d'investissements d'avenir

Les rapporteurs sur le grand emprunt Alain Juppé et Michel Rocard, avec Nicolas Sarkozy le 8 décembre 2009 à Geispolsheim (Bas-Rhin).

Les deux anciens Premier ministres regrettent que le PIA, qu'ils ont inspiré et supervisaient jusqu'ici, ait été placé sous l'autorité d'Arnaud Montebourg.

Alain Juppé et Michel Rocard ont décidé de démissionner de leur rôle de supervision du Programme d’investissements d’avenir (PIA) après que ce dernier a été placé sous l’autorité du ministre de l’Economie Arnaud Montebourg, selon un texte rendu public mardi.

Dans une lettre adressée au Premier ministre, Alain Juppé et Michel Rocard, co-présidents du comité de surveillance de ce vaste plan d’investissements publics, dont ils sont les inspirateurs, regrettent la décision de confier au ministre de l’Economie ce programme jusqu’ici placé sous l’autorité directe de Matignon.

Ce changement de tutelle officialisé dans un décret du 16 avril, s’il répond à un «souci de cohérence», «pose quelques problèmes collatéraux graves» dont «la solution ne paraît pas pouvoir relever d’un ministre» seul, selon eux. Les deux anciens chefs de gouvernement soulignent que le PIA «possède une forte dimension interministérielle» dépassant le seul cadre de Bercy.

Un programme au «caractère extrabudgétaire»

Par ailleurs ils rappellent que le PIA a un «caractère extrabudgétaire», or s’il est sous la tutelle du seul ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, ce dernier «sera beaucoup plus soumis que ne l’est le Premier ministre à la pression de ses collègues» pour puiser dans les deniers du PIA afin de compenser des mesures de réduction de la dépense publique au détriment de tel ou tel ministère.

Enfin, Alain Juppé et Michel Rocard soulignent la dimension européenne de nombre de projets menés sous l’égide du PIA, laquelle rend nécessaire selon eux une «pérennité» vis-à-vis des partenaires européens, qui ne serait plus garantie à la suite de ce changement de tutelle. «Dans ces conditions, estimant ne pas pouvoir poursuivre notre mission, nous avons le regret de vous présenter conjointement notre démission», concluent-ils, non sans (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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