Julie Héraclès fait revivre la « tondue de Chartres »

Ce 16 août 1944, la foule est joyeuse, le policier hilare, le drapeau français reprend enfin des couleurs. Les nazis ont déguerpi de Chartres ! Pourtant cette photo publiée dans « Life » un mois plus tard provoque le malaise. Et Simone Touseau, le front marqué au fer rouge d’une croix gammée, traînée dans les rues sous les quolibets alors qu’elle tient son bébé serré dans les bras, va ­devenir au fil du temps le ­symbole de la vengeance odieuse qui s’est exercée contre les femmes à la Libération.

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Julie Héraclès, qui a étudié au lycée catholique de Chartres – celui-là même qu’avait ­fréquenté Simone – n’a jamais cessé d’être hantée par elle, depuis qu’en cours d’histoire la célèbre photo avait été disséquée. « Pendant longtemps, j’ai éprouvé de la compassion pour elle, j’ai pensé qu’elle n’était qu’une ­victime de l’épuration ­sauvage. Mais en 2011, après la publication d’un livre d’historiens locaux [Gérard Leray et ­Philippe ­Frétigné, « La ­tondue 1944-1947 »], je me suis aperçue qu’elle n’était pas que victime… Elle a ­collaboré, s’est inscrite au PPF, et a peut-être dénoncé ses voisins. Même si ensuite elle a été lavée de l’accusation, le doute ­subsistera toujours… »

Journaliste locale devenue fonctionnaire, Julie Héraclès a enfin osé écrire sur Simone quand, à 40 ans, elle a posé ses valises à la Réunion pour trois ans. Très vite, elle opte pour le récit à la ­première ...


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