Julie de Bona : "Sophie Marceau m’a donné envie d’être actrice"

L'actrice Julie de Bona
© EDDY BRIERE

Comme avec mes personnages, je suis d’une exigence folle dans le choix de mes lectures. Les livres doivent me happer sinon je décroche vite. Adolescente, dès les premières pages, j’ai été fascinée par Le Parfum de Patrick Süskind. Sans doute parce que je suis moi aussi sensible aux odeurs. J’ai même créé ma propre fragrance, mélange de musc et d’ambre. Aujourd’hui, je privilégie la rose avec Rosa Nobile d’Acqua di Parma.

J’aime l’idée qu’un roman puisse ouvrir une porte sur soi-même. C’est pourquoi je me replonge souvent dans l’ouvrage Les Quatre accords toltèques La Voie de la liberté personnelle de Miguel Ruiz qui me permet d’appréhender le monde plus sereinement. Foenkinos, Fontanel, Coelho sont autant d’auteurs contemporains que j’ai plaisir à redécouvrir, mais rien ne vaut un chef-d’œuvre classique comme Roméo et Juliette ou Cyrano de Bergerac. Les lire, les relire à haute voix, cela représente un moment magique. Et s’ils sont adaptés sur grand écran, je cours les salles obscures. J’ai eu un choc en voyant Leonardo DiCaprio en Roméo, j’ai été bouleversée par chaque Cyrano : de Gérard Depardieu à Philippe Torreton, Jean-Paul Belmondo, Jacques Weber ou Michel Vuillermoz si pleins de fougue sur scène.

Sophie Marceau, délicate et vraie dans Fanfan, m’a donné envie d’être actrice. Tout comme Kate Winslet ou Vanessa Paradis, mon idole. Une artiste complète à la fragilité, la beauté incomparable qui m’embarque aussi bien grâce à ses chansons que son jeu. Elle mériterait plus de grands rôles dramatiques au cinéma.

À l’issue de la projection du Règne animal avec Romain Duris, j’étais en transe, j’ai même pleuré. Cette émotion forte, je l’ai vécue à deux reprises au théâtre grâce à la pièce 4.211 km sur les réfugiés politiques qui ont fui l’Iran à la révolution, et grâce aussi au Malade imaginaire, magistralement interprété par Michel Bouquet. J’incarnais à ses côtés Angélique, la fille d’Argan. Cet homme merveilleux, ce mentor a allumé des lumières en moi pour mieux comprendre les ficelles du métier et m’a donné une légitimité au théâtre. Il m’a transmis sa passion et a transformé ma vision du jeu.

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Je suis très attachée au spectacle vivant. L’univers circassien en premier lieu et ce depuis que je suis toute petite. Si je regrette l’absence des animaux désormais, j’aime toujours autant l’art de la voltige et les facéties des clowns. Comme mon fils de 6 ans d’ailleurs qui m’accompagne souvent.

J’ai longtemps pratiqué la danse classique puis le modern jazz. Ce qui m’a conduite à apprécier des ballets classiques ou plus contemporains dont ceux de Pina Bausch. Récemment, je me suis laissé envoûter par le spectacle Portrait, signé du chorégraphe Mehdi Kerkouche. Son travail est porté par les artistes de la compagnie EMKA. Neuf danseurs aux corps électrisés qui donnent vie à un portrait de famille vivifiant. Bluffant.

La comédie musicale m’amuse beaucoup. Je viens d’aller voir Dirty Dancing au Dôme de Paris avec ma meilleure amie. Les décors, les personnages cultes, les tubes qu’on connaissait par cœur... on a eu l’impression d’avoir à nouveau 17 ans ! J’avais envie de me remettre derrière mon piano et de fredonner encore et encore The Time of My Life.

Chanter est comme une seconde nature pour moi qui ai pris pas mal de cours. À la maison, le geste le plus naturel du monde au réveil est d’allumer la radio ou de brancher n’importe quelle musique. Un matin je suis Zaho de Sagazan, Julien Doré et Grand Corps Malade, le suivant Daft Punk, Gossip ou Rihanna. Tout me plaît. En revanche, ne me demandez pas d’aller les voir en concert, la foule m’oppresse.

La beauté des tableaux impressionnistes me touche. Ils savaient capturer la lumière, la grâce, les couleurs, la douceur d’un instant. Mes pas me mènent régulièrement au musée d’Orsay, où j’apprécie toujours autant les œuvres de Monet, Degas ou Renoir. Plus proche de moi, j’aime énormément le travail de ma sœur Olivia de Bona qui expose actuellement à la Galerie Porte B., à Paris. Artiste de street art, elle a toujours beaucoup aimé la nature et le corps des femmes. Ses œuvres qui mélangent feuillages, marqueterie et paille, nous rapprochent de nos racines vietnamiennes et invitent à une contemplation poétique.

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Son actualité
* Érica, pour le meilleur et pour le crime. Chaque lundi sur TF1 depuis le lundi 6 janvier, à 21 h 10. Série en 6 épisodes réalisée par Frédéric Berthe et adaptée des romans de Camilla Läckberg La Princesse des glaces, Le Prédicateur et Le Tailleur de pierre.

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