« Juifs ou musulmans : le piège de l’appartenance »
Dans une période où les musulmans français, parce que musulmans, sont soupçonnés d'approuver des actes de barbarie, dans un temps où les Juifs français, parce que Juifs, sont sommés de montrer de la complaisance envers l'actuel gouvernement israélien, en ces jours où une femme, parce que femme, peut être assassinée pour avoir montré une boucle de ses cheveux, il est urgent d'opposer à cette vague d'imbécillités une stricte distinction entre « appartenance » et « identité ».
À la question « qui êtes-vous ? » la réponse ne saurait être : « je suis un Juif, un musulman, une femme, un Noir ou un homosexuel ». Car le fait que l'on appartienne, par un hasard heureux ou non, à un groupe qui partage certaines croyances, certaines habitudes culturelles, certains comportements, ne doit en aucune façon effacer la singularité intellectuelle de chacun de nous.
L'appartenance n'est pas l'identité
Cette appartenance assumée ne saurait définir notre identité : une appartenance se reçoit avec reconnaissance ; une identité se construit en toute liberté. La distinction entre appartenance et identité apparaît donc aujourd'hui absolument essentielle, car c'est elle qui permet de comprendre nos différences, nos divergences et d'en discuter en toute liberté et en toute intelligence sans pour autant trahir sa communauté ou avoir honte de ses racines.
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En bref, une appartenance ne se renie [...] Lire la suite