Journaliste infiltré dans la police: le parquet de Paris ouvre une enquête
Au lendemain de la parution du livre Flic, pour lequel le journaliste Valentin Gendrot s'est infiltré pendant deux années dans la police parisienne, présentant un quotidien fait de violences et d'insultes racistes et homophobes, le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête.
Linvestigation, ouverte après un signalement de la préfecture de police de Paris vise à "identifier les faits susceptibles de tomber sous le coup d'une qualification pénale" et a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), a appris BFMTV.
Jeudi, la préfecture de police de Paris avait annoncé avoir signalé au procureur de la République ces faits de violences dans un commissariat de la capitale.
"Complètement stupéfait"
La plongée clandestine dans la police commence en septembre 2017. Sous son vrai nom, il intègre l'École nationale de police de Saint-Malo, en sort "adjoint de sécurité" - le plus bas grade hiérarchique - puis est affecté un an à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris.
Il décroche ensuite le poste qu'il visait: le commissariat du XIXe arrondissement de Paris, un quartier populaire de la capitale. Il y officie entre mars et août 2019 au moment où la mobilisation des "gilets jaunes" nourrit les accusations de violences policières.
Dans un entretien à l'AFP, il raconte son premier jour, "complètement stupéfait": la mise en service de son arme est chaotique, il voit "un policier frapper un gardé à vue" trop bruyant, tandis qu'une femme est éconduite alors qu'elle vient déposer une main courante après des "menaces de mort" de son mari.