Journée internationale des droits des femmes: le Japon pointé du doigt
Le Japon est à nouveau montré du doigt en ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. Dans son dernier rapport annuel sur l'égalité des genres, qui vient de sortir, la Banque mondiale classe l'archipel à la 104e position sur 190 pays analysés – à titre de comparaison, la France, elle, est 17e. Cela fait du Japon la lanterne rouge à la fois du G7 et des 38 pays de l'OCDE.
Avec notre correspondant à Tokyo, Bruno Duval
Le sort des Japonaises est peu enviable, notamment pour tout ce qui concerne ce que l'Organisation mondiale de la santé appelle la « santé sexuelle et reproductive ».
Quant à la contraception d'urgence – la « pilule du lendemain » –, elle n'est ni remboursée, ni en vente libre dans les pharmacies : une ordonnance est indispensable. La plupart des cabinets médicaux étant fermés le week-end, cela pose de réels problèmes aux femmes qui sont confrontées à de telles situations d'urgence.
Tout cela choque ces Tokyoïtes.
« L'avortement qui est soumis au bon vouloir du conjoint, c'est insupportable. C'est notre corps, donc c'est à nous, les femmes, de décider », confie une Tokyoïte.
« Ce serait si bien si le Japon était un pays un peu moins rétrograde ! », s'exclame une autre.
« La pilule du lendemain gratuite et sans prescription médicale, comme c'est le cas dans beaucoup de pays, cela réduirait le nombre d'avortements », commente une autre.
« Il paraît que le libre accès à cette pilule déresponsabiliserait les femmes, nous inciterait à faire preuve de légèreté et d'insouciance en termes de contraception... », dit une autre. Selon les sondages, c'est ce que pensent neuf gynécologues japonais sur dix.