Le son du jour #81: Cash comme Pierre & Bastien

Baptiste Nollet, Fred Trux et Paul Jimenes alias Pierre & Bastien, à Paris en 2014.

Fier représentant d'un punk rock brutal et moderne, le trio parisien Pierre & Bastien sort son troisième album, Musique grecque, sur SDZ Records. Ecoute intégrale.

Sur le site officiel - qui n’est pas une page Facebook - de Pierre & Bastien, le trio parisien se présente en toutes lettres comme formation "punk-rock". En notre époque de spécialisation à outrance de la pop, le choix d’une étiquette si simple, si lourde à porter peut étonner, voire susciter la suspicion de l’ironie.

Pourtant même si le groupe a largement donné dans le second degré - on ne leurre personne en titrant des chansons "Myspace", "Déglingo" ou "Auto-entrepreneur" -, il suffit d’écouter n’importe laquelle des chansons de Musique grecque, son troisième album qui sort le 20 janvier chez SDZ Records, pour entrevoir que si le punk a jamais existé quelque part sur la planète, il se manifeste encore ici pleinement, passionnément, surtout le plus simplement du monde.

Influencé par les emblématiques frenchies de Metal Urbain, Dogs, Wipers mais aussi - plus près encore des origines - par les essentiels Wire, Pierre & Bastien renoue sans effort avec la simplicité du punk le plus pur et, par là, avec son inextinguible modernité. Finauds, drôles, déprimants, les mots simples, en parisien dans le texte de Mitterrand, Allongé ou Baskets profitent d’être portés par une brutalité au cordeau - encore une fois, Wire est un référent évident - qui les propulse bien au-delà de la nostalgie pour un certain rock alternatif des années 80.

A l’inverse des très compliqués Cobra, Pierre & Bastien assume surtout absolument les sujets qu’il aborde - envie, haine de soi, virilisme, nostalgie, angoisse du monde qui va mal et qui blesse jusqu’au plus profond de l’intimité - et les profère avec une verve et une frontalité qui, en ces temps de grand ricanement généralisé, électrise absolument.



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