Le son du jour #75 : franc-tireur comme Akufen

Marc Leclair alias Akufen, franc-tireur de la musique électronique.

Le héros de la house music montréalaise revient après quatre ans de silence. Ecoute intégrale pour les fans, et les néophytes.

Ceux qui prêtaient attention aux nouvelles de la musique électronique vers la fin des années 90 se souviennent sans doute de Marc Leclair alias Akufen, franc-tireur un peu goguenard du Canada qui se permettait de mélanger et - surtout - traiter à égalité la house music la plus hédoniste, par exemple celle des loulous de la French Tench en France, et l’electronica de recherche la plus poussée.

Avec une idée formelle très simple, empruntée aux productions du producteur américain Todd Edwards et consistant en de vastes édifices de recyclage de déchets sonores trouvés en surfant sur les ondes radiophoniques, Akufen prolongeait les préoccupations théoriques les plus en vogue de l’avant-garde (esthétique de l’accident, appropriation, collage, postmodernisme) sans abandonner ni les fondamentaux des dancefloors ni son sens de l’humour, intransigeant.

Edité par Force Inc., label du crypto-deleuzien francfortien Achim Szepanski, son fameux My Way de 2002 est devenu en un instant un classique et un disque pivot, l’un des albums qui a permis à la grande explosion des genres des années 2000 d’arriver (et de tout changer).

Prestement retourné à l’underground électronique et repassé, après ce coup, à des plaisirs musicaux plus sages (notamment un très bel album d’ambient, Musique pour 3 femmes enceintes, en 2005), Leclair est resté l’un des auteurs les plus attachants et respectés de la scène minimal techno, produisant au compte-gouttes des maxis toujours impecs pour les emblématiques Perlon, Trapez ou son propre Musique Risquée, ainsi que deux très beaux albums sous les pseudonymes Noiz Slack-R et Horror Inc.

Publié par ses amis parisiens de Karat, le chichement titré «ep» est son premier disque sous le nom d’Akufen depuis 2012 et une véritable offrande. Classiciste paradoxal, Leclair s’y fait plus scrupuleux et exubérant que jamais dans son art du (...)

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