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Le son du jour #42 : avec du jeu et des atouts, comme Alexandre Tharaud

ALexandre Tharaud Photo: Marco Borggreve

Pleins feux russes sur le pianiste, avec la sortie d'un album Rachmaninov, une carte blanche à la Philharmonie de Paris à la fin du mois et une journée spéciale ce jeudi sur France Musique.

Alexandre Tharaud. (Photo Marco Borggreve)

Le chef de file des pianistes hexagonaux, après avoir essoré bon nombre de répertoires, se tourne vers celui du plus postromantique des compositeurs russes : Sergueï Rachmaninov. Un genre réputé sans frein où l’on n’attendait ni n’entendait pas spécialement le jeu réfléchi voire sophistiqué d’Alexandre Tharaud. Et bien ça marche. Sans se trahir ni s’écarter de la geste rachmaninovienne, Tharaud réussit son Concerto pour piano n°2 par des dispersions, ça et là, de notes chaotiques qui s’entrechoquent, signe visible du chaos intérieur propre à cette œuvre écrite pour sortir d’une dépression et dont le parcours de mouvement en mouvement peut tenir lieu de journal de guérison.

Il y a dans ces trois parties des cols et des ravines où les interprètes cherchent à se singulariser sans toutefois verser dans l’émotion sucrée : l’ouverture du 1er mouvement (la tombée d’accords de Sept Ans de réflexion), la reprise du thème (où Richter en 1959 pulvérisait l’orchestre en partant un temps trop tard), le début du second mouvement (que Trifonov dérègle en vagues mélancoliques), la reprise majeure solo en milieu de second mouvement (où Zimerman laisse éclater des tressautements de notes vivantes qui soudain cessent comme prenant conscience d’elles-mêmes)… le Rach 2, c’est chacun son moment, chacun son toucher, avec toutefois la même assurance d’une longue traversée aussi rebattue que bouleversante qui ne doit être ni trop analytique, ni trop expansive.

Et Tharaud, alors ? Le personnage qui remonte les trois mouvements a chez lui le port altier mais les jambes qui flageolent, laissant souvent le Royal Philharmonic de Liverpool parler à sa place pour mieux intervenir. Le résultat est sérieux en restant amoureux des décalages, avec une originalité dans les (...)

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