Le son du jour #41 : Emotif comme Nil Hartman

Nil Hartman dit Nil, de retour du silence.

Repéré grâce à Pedro Winter, ce producteur de musique électronique lyonnais adepte des belles mélodies revient après une longue absence avec Ellipses, un mini-album à découvrir en exclusivité.

On se souvient avoir vu passer Nil Hartman dans notre champ de vision vers 2008, quand la «French Touch 2.0», qui a consacré les artistes des labels Ed Banger et Institubes (Justice, Para One...) rois du monde d'une internationale électronique juvénile et survoltée, commençait à calmer le jeu.

Dissident assumé de la scène, ce jeune producteur lyonnais pouvait se targuer d'avoir produit – presque accidentellement – un hit de piste de danse (l'intense Comme un printemps, édité par Gourmets Recordingz et adoubé par Pedro Winter) mais revendiquait plutôt l'influence de l'electronica pluvieuse des labels Warp et Rephlex (Plaid, Bochum Welt) que celles de la disco made in France ou d'AC/DC.

Passé par la case doute et page blanche, il revient après plusieurs années de presque silence (il a sorti quelques inédits sur son site et on l'a vu se produire en live ici ou là) avec Ellipses, un mini-album qui profite de la grande diaspora post-internet pour enfin correctement faire entendre sa voix.

Ni techno, ni house, ni IDM, la musique de Nil Hartman est simplement fiévreuse, fermement synthétique et violemment émotionnelle. Tout au long de ces six morceaux à danser seul et les yeux fermés, il rappelle quelques musiques inattendues à notre bon souvenir (au-delà de l'electronica anglaise chère à son coeur, on voit voler au loin des lambeaux de trance et de variété française des années 80) mais nous plante surtout un bon paquet de mélodies au creux de la partie du cerveau qui nous fait nous chantonner à nous-mêmes des ritournelles sans qu'on s'en rende compte dans les moments d'ennui ou les nuits d'insomnie. C'est bon signe.

Ellipses sort aujourd'hui et se commande en cliquant sur ce lien.



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