Le son du jour #299 : politique comme Rocé

Le rappeur revient avec «Par les damné.e.s de la terre», remarquable anthologie de chansons engagées du monde francophone des années 60 à 80.

La musique populaire francophone ne s’est pas découverte politique avec le rap, et n’a jamais été l’apanage des chansonniers anarchistes ou communistes de la «métropole», comme Léo Ferré ou Colette Magny. Dès les années 60, en parallèle à l’essor de la pop et des musiques dansantes, des voix militantes et poétiques de plus en plus imposantes ont commencé à se faire entendre et à converser à travers les frontières aux quatre coins de la francophonie, du Burkina Faso à la Nouvelle-Calédonie.

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Ils s’appelaient et s’appellent encore Abdoulaye Cissé, Guy Cornely, Léon-Gontran Damas, Pierre Akendengué ou Lena Pesca et chantaient sur des musiques très diverses – du folk au free jazz – les luttes ouvrières ou anticoloniales, les fraternités internationales, les deuils des crimes de l’oppression. Mais peu connus pour la plupart en dehors des frontières de leur pays, leurs œuvres souvent inspirantes ont peu circulé. Elles gagneraient à le faire, nous souffle aujourd’hui le rappeur Rocé, qui a compilé les 24 chansons du livre-disque Par les damné.e.s. de la terre aux «enfants des diasporas et ceux des travailleur.euse.s ouvrier.ère.s (qui) ont besoin d’avoir des espaces de transmission de l’histoire de leurs parents. Ces parents qui ont sacrifié des années dans des luttes ou dans l’exil et qui ont choisi pour leurs enfants une intégration dans la discrétion et pointée vers un futur sans le poids d’une lourde mémoire. […] Le présent se débrouille mieux lorsqu’il a de la mémoire.» Libération reviendra bientôt sur ce projet important, soutenu par les historiens Naïma Yahi et Amzat Boukari-Yabara, qui signent le texte du livret. En attendant, nous vous proposons de découvrir l’ahurissant la Logique du pourrissement de l’inventeur proto slammeur martiniquais Joby Bernabé, sur lequel (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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