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Le son du jour #246 : indépendant comme «J Jazz», le meilleur du «deep modern jazz» du Japon

Tony Higgins et Mike Peden, les deux collectionneurs fous de jazz japonais auteurs de la compilation.

Première de son genre, cette anthologie exceptionnelle révèle, si besoin était, la vivacité créative de l'underground jazz japonais des années 60 aux années 80. Ecoute intégrale avant sa sortie vendredi, chez BBE Records.

On a coutume de dater la naissance du jazz japonais – le vrai, le deep – au milieu des années 1960, quand l’arrestation de plusieurs musiciens américains en tournée dans l’Archipel pour possession de drogues a convaincu les autorités de durcir leur politique en matière de délivrance de visas. Jusqu’alors, le Japon était surtout un havre mélomane pour les jazzmen en visite. Interdit sur les ondes pendant la guerre après un début d’idylle dans les années 1920 où il était associé aux dancehalls et à la jeunesse branchée, le jazz était devenu très logiquement une monnaie d’échange culturelle pendant la reconstruction, notamment grâce à la présence de nombreux musiciens postés dans l’armée (parmi lesquels Frank Foster ou Oliver Nelson) qui avaient besoin d’employer des musiciens locaux pour les accompagner dans les clubs où se distrayaient les GI.

Le «funky boom» qui survint dans les années 1950, porté par des ensembles comme le Modern Jazz San-in No Kai ou le trio de la pianiste Toshiko Akiyoshi, s’épanouit ensuite sans trop se soucier d’authenticité : l’heure était à la copie presque conforme des courants en vogue à New York ou Chicago, et les rares tentatives d’émancipation étaient mal vues par une presse spécialisée (notamment Swing Journal, la bible jazz locale qui a commencé à paraître en 1947) très à cheval sur le purisme. Tout changea au mitan des sixties, quand la manne de musiciens en visite s’est considérablement réduite. Sous l’impulsion notamment du flûtiste et saxophoniste Sadao Watanabe, qui fit ses armes au Berklee College of Music de Boston et fut l’un des premiers jazzmen japonais à être reconnu à l’étranger, au Brésil et aux Etats-Unis, le jazz cessa pour de bon d’être un art d’importation pour devenir un art japonais.

J Jazz : Deep (...)

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