Joshua Wong : « La prison n'est pas la fin du monde »

Joshua Wong, leader de Hongkong de l'opposition démocratique à la République populaire de Chine.  - Credit:MARTIN BERTRAND / Hans Lucas / MARTIN BERTRAND/Hans Lucas via AFP
Joshua Wong, leader de Hongkong de l'opposition démocratique à la République populaire de Chine. - Credit:MARTIN BERTRAND / Hans Lucas / MARTIN BERTRAND/Hans Lucas via AFP

Très jeune figure de proue de la révolution des parapluies de 2014, Joshua Wong, 25 ans désormais, est incarcéré à Hongkong depuis 20 mois, d'abord pour une peine de prison liée aux manifestations de 2019, puis depuis avril 2022 dans l'attente d'un nouveau procès au titre de la loi de sécurité nationale. Il écrit régulièrement des lettres publiées sur son blog. Le Point traduit ici la plus récente, datée du 30 juillet 2022.

« Je lisais l'autre jour un article sur le procès d'une affaire d'émeute dans le Ming Pao [principal quotidien hongkongais, NDLR], qui mentionnait que le juge avait interrompu le plaidoyer de l'avocat. Cependant, le motif de cette interruption n'était pas l'habituelle et sévère diatribe contre les criminels. Cette fois, le juge désapprouvait le tableau dressé par la défense, prétendant que l'avenir du prévenu est ruiné et sa vie finie, il a donc demandé à l'avocat de plutôt souligner les aspirations de l'accusé pour l'avenir, puis de recommencer son plaidoyer, pour encourager le condamné à faire un effort.

La prison n'est pas la fin du monde : ce message devrait être porté par le peuple. J'ai été plusieurs fois dans le box des accusés, donc bien sûr, je comprends que mettre l'accent sur les difficultés et la souffrance est une stratégie de plaidoyer infaillible pour la défense ; et comme le public contemple désormais la situation avec frustration et indignation, ils grossissent dans ces moments inévitablement l'horreur et la misère de la [...] Lire la suite