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Josep Borrell, chef de la diplomatie de l'UE : "Nous devons discuter avec les talibans"

"J'ai été un des derniers responsables européens à rencontrer Ashraf Ghani, l'ancien président afghan, en juillet dernier à la veille du retrait des forces américaines. Au cours de notre long entretien, il avait laissé filtrer ses craintes. Il considérait en effet que le retrait américain était précipité et qu'il lui faudrait se replier sur les zones urbaines pour faire face aux talibans. Mais l'armée afghane s'est effondrée d'une façon que même ces derniers n'avaient pas prévue. Il faut bien appeler les choses par leur nom. Ce qui vient de se produire est une tragédie pour les Afghans et un échec pour l'Occident qui va bousculer les rapports de force internationaux. Il nous faut en tirer les conséquences pour éviter sa réédition ailleurs.

Cet échec pose trois questions : comment traiter avec une partie du monde qui ne partage pas nos valeurs? Quelles conséquences tirer pour notre alliance avec les États-Unis? Et quel rapport établir avec les talibans après leur retour au pouvoir?

Les idées des talibans ne correspondent pas à celles que nous nous faisons du monde, de la civilisation ou du progrès. C'est une évidence. Mais le fait qu'ils soient revenus au pouvoir après vingt ans dit quelque chose sur le monde d'aujourd'hui : une partie de ce monde refuse de se construire à l'image de l'Occident.

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La greffe occidentale n'a pas pris suffisamment

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En réalité, dès 2002, après la défaite des talibans, l'intervention occidentale s'était vu assigner un objectif de grande ampleur peu ...


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