Jordan Bardella se dit "extrêmement inquiet" des négociations entre le gouvernement et la gauche
Le président du RN surjoue les conséquences potentielles des négociations en cours entre la gauche, hors LFI, et le gouvernement.
Reléguée au second plan dans les négociations avec le gouvernement, l'extrême droite cherche la parade. Elle cogne sur les socialistes depuis quelques jours pendant que ces derniers se retrouvent au centre des échanges, en conditionnant une non-censure à une "suspension" de la réforme des retraites. Nouvelle illustration ce lundi 13 janvier avec Jordan Bardella.
À la veille de la déclaration de politique générale de François Bayrou, le président du Rassemblement national se dit "extrêmement inquiet". Pourquoi? En raison de ces députés du Parti socialiste, élus lors des élections législatives sur "un programme qui est le plus dépensier de toute la Ve République", d'après lui. Cherchant à décrédibiliser la gauche, Jordan Bardella qualifie également ce programme de "favorable à la paresse et défavorable au travail".
"Les mêmes causes produiront les mêmes effets"
Volontiers alarmiste, il menace: "Je crains que ce gouvernement n'ait pas retenu les leçons de la censure". Avant de prévenir que "les mêmes causes produiront les mêmes effets." À savoir une potentielle chute du gouvernement, le précédent Premier ministre, Michel Barnier, ayant présenté, d'après lui, un "budget socialiste".
Différence notable avec la situation politique précédente: si un accord est trouvé avec les socialistes, les écologistes et les communistes - LFI ne souhaitant pas s'asseoir à la table des négociations - François Bayrou ne dépendra pas de l'extrême droite pour maintenir son gouvernement, contrairement à Michel Barnier. Donc, celle-ci pourrait menacer sans avoir réellement de prise sur les événements.
À condition pour François Bayrou de ne pas s'aliéner les macronistes et LR en obtenant les grâces d'une partie de la gauche. Un équilibre très dur à trouver, d'autant plus sur un sujet emblématique comme la réforme des retraites. En attestent les premiers avertissements qui se font entendre à droite.