Jordan Bardella appelle Michel Barnier à ne pas être "le continuateur" de la politique d'Emmanuel Macron
Le président du Rassemblement national souhaite un changement visible de politique avec le futur nouveau gouvernement de Michel Barnier. Il réaffirme l'envie du parti de Marine Le Pen de participer à "la stabilité institutionnelle".
Le Rassemblement national continue de mettre la pression sur le nouveau Premier ministre Michel Barnier. Lundi 16 septembre, le président du parti d'extrême droite, Jordan Bardella, avertit ainsi sur RTL:
"Si Michel Barnier est le continuateur d’une politique qui a été conduite par Emmanuel Macron depuis (sept) ans et défaite très sévèrement dans les urnes aux élections européennes et législatives (...) alors ce gouvernement tombera."
Sans aller jusqu'à promettre une censure automatique, Jordan Bardella juge également qu'un gouvernement avec Gérald Darmanin, Éric Dupond-Moretti et Xavier Bertrand reviendrait simplement à un "macronisme qui change de vitrine".
"Je jugerai sur pièce"
Le Rassemblement national ne "souhaite pas le désordre institutionnel", précise enfin le président du parti lepéniste.
"Il fallait un Premier ministre au pays et la condition que nous avions mise sur la table avec Marine Le Pen, c’était la considération à l’égard du premier parti de France et notamment la considération à l’égard des électeurs du Rassemblement national", ajoute Jordan Bardella.
Preuve de sa future bonne volonté, le chef du RN assure: "si Monsieur Barnier se fait l’écho des aspirations exprimées par des millions de Français, alors on votera les textes au cas par cas"
"Je jugerai sur pièces", conclut-il.
Le RN tient sa ligne: pas de censure "a priori"
"Rien ne peut se faire sans nous. Rien ne peut se faire sans le RN", se réjouit depuis quelques jours le jeune eurodéputé, dont le parti s'est retrouvé à nouveau au centre du jeu, après le choix d'Emmanuel Macron d'un Premier ministre issu de la droite.
Depuis la récente nomination de l'ancien commissaire européen à Matignon, l'extrême droite tient désormais une position de négociatrice. Et exclut une censure a priori du futur gouvernement.
"Je jugerai monsieur Barnier à ses actes, non pas à ses prises de parole", déclarait déjà devant la presse Jordan Bardella, le 7 septembre dernier depuis la foire de Châlons-en-Champagne (Marne).
"Je jugerai sur pièces pour que le Premier ministre et le futur gouvernement puissent non seulement se mettre au travail, mais qu'ils puissent être attentifs aux exigences qui sont désormais les nôtres", avait-il également déclaré, assurant que le nouveau chef du gouvernement est désormais "sous surveillance démocratique".
"Toutefois, cela "ne veut pas dire que nous nous interdisons toute forme de censure au cours des prochains mois", avait-il toutefois prévenu.